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Ouganda

L’Onu veut relancer les pourparlers interougandais

Jan Egeland, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU, a rencontré le chef de la LRA, Joseph Kony (à gauche) et son ministre Vincent Otti (au centre) le 12 novembre, à Ri-Kwamgba dans le sud du Soudan. 

		(Photo : AFP)
Jan Egeland, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU, a rencontré le chef de la LRA, Joseph Kony (à gauche) et son ministre Vincent Otti (au centre) le 12 novembre, à Ri-Kwamgba dans le sud du Soudan.
(Photo : AFP)
La médiation entre rebelles de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et les autorités ougandaises qui piétine depuis le mois juillet dernier, est relancée par le coordonnateur des Nations unies pour les affaires humanitaires, Jan Egeland. Il a rencontré le 12 novembre,  Josepk Kony, le patron de la LRA, à Ri-Kwangba, une localité au sud du Soudan vers la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) au nord de l’Ouganda.

Jan Egeland, le coordonnateur des affaires humanitaires de l’Onu et Joseph Kony, le chef de la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), se sont brièvement rencontrés à Ri-Kwangba, pour parler de la paix dans cette région. Pour l’émissaire des Nations unies «la paix et la justice doivent aller main dans la main, il ne peut pas y avoir de paix durable sans la justice», a-t-il déclaré. Il avait dans ses dossiers des points précis à évoquer avec la rébellion concernant les atrocités commises sur les populations civiles. Les enlèvements de femmes et d’enfants transformés en esclaves sexuels et en combattants ont constitué l’essentiel des explications demandées par Jan Egeland au chef des rebelles.

Selon la LRA, «les femmes et enfants en question étaient les femmes et les enfants des soldats, donc les prendre équivaudrait à casser des familles». De retour à Juba, une ville dans la région semi-autonome du sud du Soudan, Jan Egeland a fait part des nombreux points de désaccords qui persistent entre lui et la rébellion. Il a toutefois mis en garde ses interlocuteurs sur les dangers de déstabilisation de plusieurs pays si la guerre persistait dans la région. Les rebelles de la LRA qui ont manifesté un grand intérêt à cette rencontre ont profité de l’occasion pour poser quelques préalables qui pourraient «lever les obstacles», ont-il estimé sur la voie de la paix.

Les rebelles demandent l’impunité

Joseph Kony et trois autres responsables de la LRA sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI). Ils sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Les rebelles ont demandé au représentant des Nations unies d’intercéder en leur faveur pour la levée des poursuites. Les rebelles ont expliqué à Jan Egeland que la suspension des pourparlers avec le régime ougandais était un corollaire de certaines décisions prises par les autorités soudanaises. En effet, Khartoum avait autorisé l’armée ougandaise à patrouiller dans le sud du Soudan, justement dans la zone où sont basés les combattants de la LRA, au moment où les négociations de paix avaient été relancées. Les rebelles de la LRA veulent donc des garanties fermes «d’impunité» à leur égard pour retourner à la table de négociation.

L’Armée de résistance du seigneur mène une guerre contre le régime du président Yoweri Museveni et promettent d’installer à Kampala un pouvoir religieux soumis aux Dix commandements de la bible. La guerre civile déclenchée depuis 18 ans a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et poussé plus de 2 millions de personnes à l’exode. 



par Didier  Samson

Article publié le 13/11/2006 Dernière mise à jour le 13/11/2006 à 17:49 TU