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Ouganda

Le processus de paix en bonne voie

Le N°2 de l'Armée de résistance du seigneur Vincent Otti en juillet, à la frontière entre le Soudan et la République Démocratique du Congo au début du processus de paix. 

		(Photo : AFP)
Le N°2 de l'Armée de résistance du seigneur Vincent Otti en juillet, à la frontière entre le Soudan et la République Démocratique du Congo au début du processus de paix.
(Photo : AFP)
Des centaines de rebelles, dont le numéro deux de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), se sont rendus dans les camps de rassemblement installés au sud Soudan. Kampala a décidé de prolonger l'ultimatum qui expirait mardi soir. Les rebelles ont aussi promis de libérer des femmes et des enfants capturés depuis longtemps. La Cour pénale internationale (CPI) veut juger ces rebelles qui exigent d’être amnistiés. De nouvelles négociations de paix sont en cours de préparation.

Suite aux accords de paix conclus à Juba le 26 août dernier, les rebelles de la LRA commencent à arriver, comme prévu, dans les deux camps de rassemblement mis à leur disposition par les autorités du sud Soudan. Des centaines de rebelles, dont le numéro deux de la LRA Vincent Otti, se sont ainsi rendus lundi dans le camp de Ri Kwangba situé dans l’extrême sud du Soudan, à 500 mètres de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). D’autres rebelles se sont installés dans un autre camp, situé à Owiny-Ki-Bul, tout près de la frontière ougandaise. Le chef des médiateurs, Riek Machar, vice-président de la région semi-autonome du sud Soudan, a confirmé que la direction de la LRA avait rejoint les sites de cantonnement, sauf le numéro un de l’armée rebelle, Joseph Kony, qui a préféré rester «derrière les lignes» en RDC, en attendant l’évolution des évènements.

Ultimatum prolongé

Les accords de cessation des hostilités, conclus le 26 août dernier à Juba, capitale du sud Soudan, prévoyaient le rassemblement des rebelles dans ces deux camps à échéance du 12 septembre. Mais le gouvernement de Kampala a annoncé mardi que cet ultimatum va être prolongé sine die «afin de permettre aux négociations de continuer», selon le vice-ministre ougandais des Affaires étrangères Okello Oryem. Le processus de paix qui a commencé en juillet s’effectue sous le contrôle d’une équipe présidée par un officier de la SPLA, l’ancienne armée rebelle du sud Soudan, avec des représentants de la LRA et du gouvernement ougandais, ainsi que deux militaires désignés par l’Union africaine.

Les perspectives semblent donc favorables en vue de la conclusion d’un accord de paix effectif entre le gouvernement de Kampala et la LRA, même si les Nations unies n’ont pas l’intention de s’impliquer directement dans ce processus. Selon Jan Egeland, coordonnateur des affaires humanitaires de l’Onu, qui s’est déplacé à Juba pour faciliter les contacts entre les deux parties, «il s’agit d’un processus de paix africain et cela restera un processus de paix africain». Les Nations unies vont toutefois apporter des conseils techniques et de l’aide humanitaire aux femmes et aux enfants arrivant avec les combattants.

Les chefs de LRA toujours sous mandat d’arrêt

Les actions de la LRA contre l’armée ougandaise ont débuté en 1988. La guerre civile a provoqué des dizaines de milliers de morts et le déplacement de près de deux millions de personnes dans le nord de l’Ouganda. Les rebelles ont commis des atrocités contre les civils. Selon les Nations unies, les combattants de la LRA auraient kidnappé plus de 20 000 enfants pour maintenir les effectifs de leur armée et compenser les pertes subies lors des combats avec les soldats gouvernementaux.

Le coordonnateur des affaires humanitaires de l’Onu, Jan Egeland, a rappelé lundi que la Cour pénale internationale (CPI) avait émis des mandats d’arrêt contre le chef de la LRA, Joseph Kony, son adjoint Vincent Otti et trois autres commandants : Dominic Ongwen, Okot Odhiambo et Raska Lukwiya. Tous sont accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le porte-parole rebelle Obonyo Olweny a toutefois déclaré que ces accusations devraient être effacées «pour permettre une conclusion pacifique des conversations». De son coté, le président ougandais Yoweri Museveni avait déclaré que ces poursuites devaient être maintenues, jusqu’à la signature d’un traité de paix définitif avec les rebelles. Il a néanmoins promis de négocier une «solution alternative», après la conclusion de cet accord.

Les rebelles promettent de libérer des femmes et des enfants

Des médiateurs qui se trouvent à Juba ont confié mardi au Réseau d’informations du bureau pour la coordination des organisations humanitaires, IRIN, que «les conversations ont fait de grands progrès. Les deux parties se sont séparées pour effectuer des consultations. Si tout va bien, les négociations devront se terminer lors de la prochaine rencontre». Mais aucune date n’a été annoncée pour la poursuite du dialogue entre le LRA et les représentants du gouvernement ougandais à Juba.

Les rebelles ont fait entre-temps un geste mardi, en promettant la libération des «non-combattants», notamment des femmes et des enfants qu’ils ont capturés. Les agences des Nations unies, et tout particulièrement le fonds pour les enfants Unicef, se préparent à accueillir 1 500 personnes encore en captivité et qui devront être rendues à leurs familles.



par Antonio  Garcia

Article publié le 12/09/2006 Dernière mise à jour le 12/09/2006 à 18:35 TU