Commerce mondial
La Russie à l’OMC et inquiétudes au sujet des nord-coréens
(Photo : AFP)
Après l’économie, c’est la géopolitique qui a occupé les responsables des Etats membres de l’Apec qui ont exprimé leur forte inquiétude, après l’essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre dernier. Pourtant, l’expression de la préoccupation générale ne se trouve pas dans la déclaration finale. C’est à huis-clos que le président vietnamien Nguyen Minh Triet a lu une déclaration au sujet des sanctions contre le régime de la Corée du Nord.
Les chefs d’Etat et de gouvernement présents à Hanoi ont insisté sur leur volonté de voir reprendre les négociations à six sur ce dossier : Etats-Unis, Chine, Japon, Russie et les deux Corées. Ces pourparlers pourraient reprendre à la mi-décembre, selon des sources russes.
Consensus sino-américain
Cette question a été discutée en tête-à-tête par les présidents américain et chinois, George Bush et Hu Jin Tao. Un début de consensus sino-américain commence à se dégager, en vue de convaincre Pyongyang à accepter les récriminations de la communauté internationale. «Les deux parties pensent que la Corée du Nord devrait entendre le message de la communauté internationale, selon lequel la possession d’une bombe atomique n’aura pas le soutien de la communauté internationale», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
C’est à ce titre que le secrétaire d’Etat adjoint américain Christopher Hill se rendra bientôt à Pékin. Les dirigeants des pays membres de l’Apec considèrent aussi que les tirs de missiles nord-coréens sont une menace pour la région Asie-Pacifique. Ils ont insisté sur la nécessité de faire respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, mais le président chinois a rappelé que les sanctions prévues para la résolution 1718 étaient plus un «moyen» qu’une fin en soi. Washington craint aussi la prolifération et des éventuels transferts de technologie nucléaire par Pyongyang vers des régimes hostiles ou des groupes terroristes.
Relancer les négociations de Doha
Les dirigeants de l’APEC ont signé, comme prévu, une déclaration confirmant l’engagement de cette organisation dans la libéralisation des échanges. Les 21 Etats représentent près de la moitié du commerce mondial et 60% du PIB de la planète. Il s’agit de relancer les négociations de Doha qui ont été suspendues en juillet à cause des divergences entre les différents blocs commerciaux, notamment sur les aides au secteur agricole.
En marge du sommet, les Etats-Unis et la Russie ont signé dimanche à Hanoi un accord bilatéral qui va permettre à la Russie de devenir membre à part entière de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Poutine a déclaré que la conclusion de cet accord n’aurait pas été possible «sans la volonté politique» du président des Etats-Unis. La Russie est la seule grande économie du monde qui n’appartient pas à l’OMC et elle avait besoin de cet accord bilatéral avec Washington, en négociation depuis 1994, pour pouvoir en devenir membre.
Les deux pays auraient du signer ce traité mercredi, lors de la rencontre entre Bush et Poutine à Moscou, mais ils ont préféré attendre la clôture du sommet de l’Apec. Cet accord va être soumis à l’approbation du Congrès des Etats-Unis, où les démocrates (connus par leurs positions protectionnistes) détiennent la majorité.
Le sommet d’Hanoi marque aussi l’entrée officielle du Vietnam à l’OMC. Le président américain s'est fait l'avocat dimanche de la liberté de culte en allant prier dans une église de Hanoï mais en évitant toute critique contre le Vietnam, retiré il y a une semaine de la liste des pays réprimant les religions. George W. Bush est arrivé dimanche soir à Ho Chi Minh-Ville (ex-Saigon), dernière étape de sa visite au Vietnam avant son départ pour l'Indonésie.
Article publié le 19/11/2006 Dernière mise à jour le 19/11/2006 à 18:57 TU