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Proche-Orient

Israël menace de reprendre ses attaques à Gaza

Le premier ministre israélien Ehud Olmert, le 24 décembre 2006 à Jérusalem. 

		(Photo: AFP)
Le premier ministre israélien Ehud Olmert, le 24 décembre 2006 à Jérusalem.
(Photo: AFP)
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a ordonné mercredi la reprise des actions armées contre les activistes palestiniens dans la bande de Gaza. Des représailles suite à des tirs de roquettes qui ont blessé deux jeunes israéliens, mardi à Sdérot. Cette attaque a été revendiquée par le mouvement extrémiste palestinien Jihad islamique. La reprise des actions armées risque de compromettre le processus politique après la rencontre, samedi, entre Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Les services du Premier ministre Ehud Olmert ont annoncé que «les responsables de la défense ont reçu pour directive d’opérer des actions ponctuelles contres les équipes qui lancent des roquettes». Il s’agit, pour les responsables israéliens, de faire cesser les tirs de fusées Kassam. Les tirs qui se sont produits mardi contre la ville de Sdérot ont blessé deux Israéliens de 14 ans, dont l’un est en état grave.  

La porte-parole du Premier ministre israélien affirme que la reprise partielle des opérations militaires est conforme à la trêve signée fin novembre. Elle a néanmoins souligné que plus de 60 roquettes palestiniennes ont été tirées vers le territoire d’Israël depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu israélo-palestinien du 26 novembre.

En vertu de cet accord, les troupes israéliennes se sont retirées de la bande de Gaza, en échange de la suspension des tirs de roquettes contre le territoire d’Israël. Le bureau du Premier ministre israélien a également manifesté son souhait de développer la coopération avec l’Autorité palestinienne «pour que soient prises des mesures immédiates en vue de mettre fin aux tirs de Kassam».

Représailles contre Israël

L’attaque de mardi a été revendiquée par le mouvement radical Jihad islamique, qui l’a justifiée comme une mesure de représailles face aux attaques israéliennes contre les groupes extrémistes palestiniens installés en Cisjordanie. Ce mouvement a menacé de poursuivre ses actions contre les Israéliens : «Nous les intensifierons si l’ennemi continue de commettre ses crimes, ses arrestations, ses assassinats, ses destructions sur notre terre et sa politique de punition collective». 

De son côté, le gouvernement palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas a appelé au respect du cessez-le-feu. Le Hamas craint une reprise des «assassinats» par l’armée israélienne.

En réalité, cette poursuite des tirs de roquettes palestiniennes place Ehud Olmert dans une position peu confortable, face aux pressions de son ministre de la Défense, Amir Peretz, et de l’état-major, qui ne sont pas favorables à l’actuelle «politique de retenue».

Pourtant, selon le chef de la sécurité intérieur israélienne, Youval Diskin, la relance des attaques conduites par les extrémistes palestiniens risque d’empêcher tout processus politique. Les ripostes armées israéliennes peuvent provoquer la création d’une sorte de front commun entre les «différentes factions palestiniennes qui se combattaient les unes les autres». Or, le président palestinien Mahmoud Abbas veut le maintien du cessez-le-feu avec Israël. Saëb Erekat, collaborateur du président de l’Autorité palestinienne et son principal négociateur, a invité Israël à respecter les trêves et à ne pas attaquer les Palestiniens car, selon lui, «l’expérience passée nous a montré que la violence appelle la violence et que les balles appellent les balles. Le respect de la trêve est de l’intérêt des deux parties».

Israël retarde l’allégement des barrages en Cisjordanie

Il faut noter qu’Ehud Olmert, lors de sa rencontre avec le président palestinien Abou Abbas, samedi à Jérusalem, avait décidé d’alléger les barrages routiers en Cisjordanie, qui rendent difficile la circulation des Palestiniens, notamment autour de Naplouse. Ces mesures d’allègement ont été présentées comme un moyen pour renforcer la position du président palestinien, dans son épreuve de force avec le gouvernement dirigé par Ismaïl Haniyeh qui s’oppose à la tenue d’élections anticipées. Or les autorités israéliennes ont décidé de reporter d’une semaine la levée de certains barrages routiers.

Israël a également annoncé son intention de construire une nouvelle colonie en Cisjordanie, pour accueillir des familles de colons évacués de la bande de Gaza en août 2005. C’est la première fois, depuis 1992, que le gouvernement israélien annonce de nouvelles implantations dans la vallée du Jourdain, ce qui a provoqué des protestations auprès des Palestiniens et notamment auprès des collaborateurs de Mahmoud Abbas.

Toutefois, le président de l’Autorité palestinienne s’est déclaré, mercredi au Caire, disposé à réaliser des entretiens intensifs avec Israël et la participation du «quartette» international (Etats-Unis, ONU, Russie et Union européenne), et cela dans la perspective de la prochaine visite de la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, prévue pour les 13 et 14 janvier 2007. Il faut noter, également, que le 4 janvier prochain, le Premier ministre israélien Ehud Olmert va rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh. Il va sûrement parler de l’affaire des roquettes tirées contre le territoire israélien et de la contrebande d’armes entre l’Egypte et la bande de Gaza.

 L’Egypte poursuit, entretemps, ses démarches en vue de la libération du caporal israélien Gilad Shalit qui a été enlevé par des groupes extrémistes palestiniens en juin. C’est à la suite de cet enlèvement et de la poursuite des tirs de roquettes Kassam que l’armée israélienne à déclenché une série d’opérations meurtrières dans la bande de Gaza.

par Antonio  Garcia

Article publié le 27/12/2006 Dernière mise à jour le 27/12/2006 à 18:16 TU