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Somalie

Treize ans après le Faucon noir, les Américains interviennent à nouveau officiellement

Le Pentagone a confirmé un raid - dans la nuit de dimanche à lundi - dans le sud de la Somalie, mené par un avion AC 130 Spectre, un avion Hercules bardé de canons et de mitrailleuses. 

		(Source : AFP)
Le Pentagone a confirmé un raid - dans la nuit de dimanche à lundi - dans le sud de la Somalie, mené par un avion AC 130 Spectre, un avion Hercules bardé de canons et de mitrailleuses.
(Source : AFP)
Le président somalien Abdullahi Yusuf, revenu cette semaine dans la capitale Mogadiscio, estime dans un entretien publié ce mercredi que les raids aériens américains dans le sud de la Somalie sont «justifiés», car ils prennent pour cible des militants d'al-Qaida. Pour l’heure, les Etats-Unis ont reconnu un seul des bombardements menés ces derniers jours dans le pays, celui de dimanche. C’est en tout cas la première action militaire dans ce pays admise officiellement depuis le retrait américain de 1994.

Il y a treize ans les troupes américaines quittaient la Somalie. C'était après la chute du Faucon noir et la mort de 18 marines tués par une foule en colère dans des conditions qui choquèrent toute l'Amérique. L'opération Restore Hope s'achevait dans la débâcle. Aujourd'hui, les Américains sont de retour en Somalie, mais cette fois-ci par la voie des airs. Leurs appareils ont bombardé le Sud où se cacheraient au moins trois responsables d'al-Qaida impliqués dans des attentats anti-américains et anti-israéliens en Afrique.

Par rapport à l'opération Restore Hope, les objectifs et le niveau d'engagement ont radicalement changé. Il ne s'agit plus de «rétablir la paix en Somalie» ni de protéger les populations mais de combattre le terrorisme. C'est en effet au nom de la guerre contre al-Qaida et de la «doctrine Bush» née au lendemain du 11 septembre 2001 que Washington a lancé ses raids aériens. C'est aussi pour empêcher les membres d' al-Qaida de fuir la Somalie que des bâtiments américains sillonnent les eaux somaliennes.

Les Etats-Unis, qui avaient déployé jusqu'à 30 000 hommes en Somalie en 92, semblent cette fois-ci privilégier une stratégie d'alliance. Les Américains s'appuient désormais sur des acteurs locaux. En début d'année dernière, ils avaient armé des chefs de guerre somaliens pour combattre les tribunaux islamiques. Puis, face à l'échec de cette première stratégie, ils ont courtisé l'Ethiopie, appuyant Addis-Abeba dans son intervention militaire aux côtés du gouvernement de transition.



par Olivier  Rogez

Article publié le 10/01/2007 Dernière mise à jour le 10/01/2007 à 11:53 TU

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(Photo: Olivier Rogez / RFI)

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Anne Toulouse

Envoyé spéciale permanente de RFI aux Etats-Unis

«Il est difficile de dire si l'opération a atteint ses objectifs.»

[09/01/2007]

Philippe Hugon

Spécialiste de l'Afrique subsaharienne à l'Institut des relations internationales et stratégiques

«Ce type d'intervention risque d'avoir des effets contraires au but recherché.»

[09/01/2007]

Stéphanie Braquehais

Envoyée spéciale de RFI à Mogadiscio

«L'attaque a fait beaucoup de victimes.»

[09/01/2007]

Gérard Challiand

Spécialiste des conflits et du terrorisme

«L'intervention éthiopienne prolongée complique la situation en Somalie.»

[08/01/2007]

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