Etats-Unis–Irak
Plus de troupes pour éviter un «massacre»
(Photo : AFP)
Debout face à la caméra, costume sombre et arborant un air solennel, George Bush a présenté mercredi soir ce qui devrait être son ultime stratégie pour l'Irak. Et celle-ci va à l’encontre des préconisations du rapport Baker, ainsi que de la majorité de l’opinion publique américaine. Selon un sondage USA Today/Gallup réalisé le week-end dernier, 61 % des personnes interrogées étaient opposées à l'envoi de renforts, et seulement 26 % approuvaient la manière dont le président menait la guerre en Irak. Mais pour George Bush, si les Etats-Unis décidaient de rapatrier leurs soldats, cela «provoquerait l'effondrement du gouvernement irakien, déchirerait le pays et déclencherait un massacre d'une dimension inimaginable».
George W. Bush
Président des Etats-Unis d'Amérique
«Nous avons besoin de changer de stratégie en Irak.»
Ce sont donc plus de 20 000 GI's supplémentaires qui vont prendre le chemin de l’Irak. Les renforts militaires se décomposeront en 4 000 Marines déployés dans la province d’Al-Anbar et 17 500 soldats affectés à Bagdad, s'ajoutant aux 132 000 militaires américains déjà présents en Irak. Selon un responsable américain, l'envoi des renforts se fera progressivement avec une première vague le 15 janvier et une seconde un mois plus tard.
Le gouvernement irakien face à ses responsabilités
George Bush a affirmé assumer les erreurs commises dans la gestion de la guerre depuis l'invasion de mars 2003. Mais il a également mis le gouvernement irakien face à ses responsabilités, affirmant que les autorités de Bagdad pourraient «perdre le soutien des Américains» si elles ne tenaient pas leurs engagements, à savoir prendre le contrôle de toutes les provinces irakiennes «d'ici à novembre ». Car le président américain a tenu à préciser que «l'engagement des Etats-Unis n'est pas illimité».
L'opposition démocrate, majoritaire au Congrès depuis début janvier, a rejeté en bloc le plan de George Bush. Mais les démocrates n'ont aucun moyen légal de s'opposer à l'envoi de nouvelles troupes en Irak, à moins de jouer de la carte du veto budgétaire ; le nouveau plan présidentiel représente, en effet, un coût total de 6,8 milliards de dollars. Mais l’arme budgétaire est à double-tranchant. Les démocrates ne peuvent donner l’impression d’abandonner les soldats américains déjà déployés.
George W. Bush
Président des Etats-Unis d'Amérique
«Il faut d'abord se pencher sur le problème de l'Iran et de la Syrie.»
Près de quatre ans après l'invasion de l'Irak, plus de 3 000 soldats américains sont morts dans ce pays et plus de 22 000 ont été blessés alors que la violence a redoublé depuis le début de l'année. En moyenne, plus de 100 civils sont tués chaque jour en Irak.
par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 11/01/2007 Dernière mise à jour le 11/01/2007 à 09:08 TU