Guinée
En attendant un Premier ministre
(Photo : AFP)
Le président Lansana Conté a promulgué un décret définissant les pouvoirs du futur chef du gouvernement. Le document, lu mercredi soir à la Radiotélévision de Guinée (RTG), stipule que «par délégation du président de la République, il est créé un poste de Premier ministre, chef du gouvernement et coordinateur de l’action gouvernementale». Le futur Premier ministre proposera au président de la République «la structure et la composition du gouvernement, dont les membres sont nommés par décret». Le texte affirme, également, que le rôle du gouvernement se limitera au domaine civil. Ainsi, la fonction de ministre de la Défense reste sous la responsabilité du chef de l’Etat. Le président assumait, jusqu’à présent, le rôle de chef de gouvernement. Désormais, il déléguera des pouvoirs, particulièrement dans les domaines économique et social. Le futur Premier ministre devient ainsi «responsable de l’assainissement des finances publiques et de la relance de l’économie nationale».
Moktar Bah, correspondant de RFI à Conakry, souligne que le futur Premier ministre guinéen «n’est plus le premier des ministres, mais il devient un véritable chef du gouvernement. C’est lui et non le chef de l’Etat qui est chargé de diriger, de contrôler, de coordonner et d’impulser l’action du chef du gouvernement, selon l’article 1 du décret présidentiel. Le texte précise, en outre, que la démission du Premier ministre met fin automatiquement aux fonctions des autres membres du gouvernement».
Ce décret est le résultat de l’accord, conclu le 26 janvier dernier, entre les syndicalistes et les autorités de Conakry mettant un terme à la grève générale de 18 jours qui a été marquée par la mort d’au moins 59 manifestants. Les dirigeants syndicaux ont exigé que le président Conté, au pouvoir depuis 23 ans et affaibli par la maladie, accepte la nomination d’un nouveau Premier ministre aux pouvoirs élargis, tout en restant le chef des armées. Ce Premier ministre devra être «un haut cadre civil compétent, intègre, et qui n’est impliqué ni de près ni de loin dans des malversations». La Guinée attend donc la nomination de son Premier ministre, un poste qui n’existait plus depuis le limogeage de Cellou Dalein Diallo, en avril 2006.
par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 01/02/2007 Dernière mise à jour le 01/02/2007 à 13:49 TU