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Présidentielle 2007

Les socialistes chiffrent leur programme

Michel Sapin, le secrétaire national PS à l’Economie et à la Fiscalité. 

		(Photo : DR)
Michel Sapin, le secrétaire national PS à l’Economie et à la Fiscalité.
(Photo : DR)
Le nouvel expert du Parti socialiste chargé de l'économie a détaillé le financement du «Pacte présidentiel» de Ségolène Royal. Michel Sapin chiffre ce programme à 35 milliards d’euros net pour, notamment, renforcer le budget de la recherche, revaloriser les petites retraites, augmenter le SMIC à 1500 euros et créer 500 000 emplois tremplins pour les jeunes.

Le Parti socialiste est entré dans le vif du sujet : le coût des mesures qu’il propose. Le PS chiffre à 50 milliards d'euros d’ici à 2012 le «coût brut» du «Pacte présidentiel» de Ségolène Royal. Michel Sapin, le nouveau  «Monsieur Economie» du Parti, a expliqué comment la candidate entendait répartir le financement de ses 100 propositions : 42% pour l'université, la recherche, l'investissement. 30% pour les services publics, la justice et l'aide au développement et 28% pour le pouvoir d'achat, l'emploi et la solidarité.

Les cinq plus gros postes de dépenses concernent le budget de la recherche (5,3 milliards d’euros d’ici 2012), l’université (5 milliards), la création de 500 000 emplois tremplins (4,5 milliards), la justice et la lutte contre les discriminations (4,5 milliards) et l’éducation nationale (3,4 milliards). L’enveloppe consacrée à la revalorisation des petites retraites est évaluée à 2 milliards. Le coût de la hausse du SMIC à 1 500 euros, à l'horizon 2012, est de moins de 2 milliards.

Mais comment financer ces dépenses envisagées par Ségolène Royal ? Sur ces 50 milliards, le parti retranche 15 milliards d’économies réalisées sur la dépense publique. Reste donc à trouver 35 milliards d’euros. D’autant que la candidate s’est fixé comme objectif de réduire la dette à 60% du PIB à l’horizon 2012 (contre 64,6% fin 2006) et de limiter la hausse de la dépense publique à 1,8% par an. Dans le même temps, Ségolène Royal a promis de stabiliser les prélèvements obligatoires au niveau de 2006 (44%).

La démission express d’Eric Besson

Pour réussir son pari, la candidate table sur une croissance moyenne de 2,5% par an à partir de 2008, une croissance suffisante, selon elle, pour que les recettes budgétaires suivent (TVA, CSG par exemple). Pour y parvenir, Ségolène Royal privilégie la relance de la consommation, donc de la croissance, grâce à une augmentation du niveau de vie des ménages, notamment par le biais de l’augmentation du SMIC à 1500 euros et d’une revalorisation des retraites. Reste qu’en 2005, la croissance a été de 2%.

Cette présentation du programme économique a été également l’occasion pour la candidate Ségolène de mettre en avant le nouveau duo économique de sa campagne, Michel Sapin et Didier Migaud. La candidate socialiste avait annoncé, il y a quelques jours, un remaniement de son staff «avec une équipe plus structurée et plus solidaire» après la démission surprise, le 14 février, de son spécialiste des questions économiques Eric Besson. En effet, la question du chiffrage du programme de la candidate avait provoqué des remous dans les rangs socialistes.

Le député PS de la Drôme a même annoncé, mercredi, sa décision de quitter définitivement le parti et de ne pas se représenter aux législatives de juin prochain. Eric Besson a évoqué des «raisons personnelles» pour expliquer son départ. Il précise aujourd’hui qu' «il n'adhère pas à la façon dont est conduite la campagne de Ségolène Royal». Il met également en cause des proches de la candidate qui auraient, selon lui, cherché à le «déstabiliser en faisant circuler des rumeurs sur ses difficultés conjugales». Ségolène Royal n'a pas souhaité faire de commentaire.



par Myriam  Berber

Article publié le 21/02/2007 Dernière mise à jour le 21/02/2007 à 16:01 TU