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Second Life, ou la vie en mieux

http://secondlife.com
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Tomber amoureux, changer de métier ou créer son entreprise… Sur Second Life, le monde virtuel en trois dimensions créé sur Internet, on peut tout faire. Reuters y a installé une agence de presse, Reebok et Toyota des boutiques. Et depuis peu, la campagne électorale française a gagné cet univers parallèle. Après Jean-Marie Le Pen et Ségolène Royal, qui disposent déjà de permanences virtuelles, Nicolas Sarkozy a rejoint ses adversaires politiques.

Le jeu qui a le plus de succès, actuellement, n’a rien d’un jeu d’action violent ou de stratégie mais s’intéresse à la vraie vie. Second Life, vous en avez forcément entendu parler ! Créé en 2003 par l’entreprise californienne Linden Lab, ce n’est pas un jeu à proprement parlé. Le joueur, à travers son avatar, son alter ego virtuel, n'a pas de mission à remplir ou de méchant à tuer, juste à vivre dans cet univers. Il est libre d'aller où bon lui semble, d'y faire ce qu'il veut, comme, par exemple, trouver l’âme sœur, fonder son entreprise ou aller au cinéma.

Et le succès est au rendez-vous. Près de quatre millions de personnes se sont créées une seconde vie. Il existe deux manières d’explorer le site http://secondlife.com. La première, après une inscription gratuite, permet de créer son avatar et de se promener à sa guise. Mais dans ce cas là, impossible d’acheter des objets, du terrain ou bien de construire une maison. La seconde, moyennant un abonnement mensuel d’environ 10 dollars, donne la possibilité d’ouvrir un compte bancaire. Car la  particularité de cet univers, c’est son économie. Les joueurs peuvent créer et vendre des objets, des maisons, des vêtements ou des terrains, et ce en Linden dollars. Grâce à une bourse d’échange en ligne, le Linden X Market, cette monnaie virtuelle peut être échangée en argent réel. Un dollar américain vaut environ 250 Linden dollar.

Une fortune en vrais dollars

Une seconde vie qui peut rapporter gros, puisque un avatar peut ainsi gagner de l’argent en travaillant ou en vendant sa maison. En décembre dernier, 30 millions de dollars ont été échangés par les 4 millions de résidents. L’un d’entre eux, une Allemande de Francfort, a fait fortune dans l’immobilier, en vrais dollars, après avoir acheté puis revendu plusieurs terrains sur lesquels elle avait construit des maisons virtuelles. Second Life a aussi ses boutiques et ses annonceurs qui y testent leurs futurs produits. Des entreprises à la renommée mondiale comme Adidas, Cisco, Dell, Dior, IBM, Mercedes, Microsoft, Nissan ou bien encore Reebok s’y sont installées. A tel point que le fisc américain et le fisc suédois ont commencé à réfléchir sur la manière de taxer les revenus de cette économie virtuelle.

http://secondlife.com
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Difficile d’échapper à Second Life. L’agence de presse Reuters dispose de son propre correspondant qui suit l’actualité. Les chaînes de télévision CENT Networks, MTV ou NBC y ont également des studios. Même les candidats à l’élection présidentielle française se sont pris au jeu. Le Front national a été le premier parti politique à y faire son entrée, en décembre 2006. A l'initiative d'un membre du Front national de la jeunesse (FNJ) de la Moselle, une boutique et un espace de discussion ont été créés pour promouvoir la candidature de Jean-Marie Le Pen. La candidate socialiste, Ségolène Royal, a donné son feu vert à la mi-janvier à la création d'un comité local -le 748ème- de son association Désirs d'avenir. Aujourd’hui, c’est au tour de Nicolas Sarkozy de disposer d’une île rien que pour lui. L’île Sarkozy, créée il y a une semaine par le conseiller internet du candidat, Loïc Le Meur, lui permet d’être présent et, à terme, de toucher un public plus jeune. Environ 15 000 avatars s’y promènent chaque jour.

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Le phénomène a largement dépassé le cadre du jeu vidéo. La Toile est également un bon vecteur pour entretenir le business autour de ces créatures et cultiver le contact direct avec le public. Tapez sur Google le mot «Second Life» et vous aurez une avalanche de réponses : plus de 454 millions de résultats. Des forums de discussion, des centaines de sites web, de nombreuses communautés de joueurs sur internet entretiennent cet engouement. Peut-être pas sans risque. Sur certains forums, on peut lire des messages désespérés de joueurs qui y passent plus d’heures dans la journée que dans la vraie vie et n’arrivent pas à décrocher. Bientôt, les centaines de milliers d'utilisateurs du jeu pourront converser entre eux par la voix, et plus seulement par les «chats». Comme dans la vraie vie !



par Myriam  Berber

Article publié le 01/03/2007 Dernière mise à jour le 01/03/2007 à 16:59 TU