Guinée

Kouyaté se réclame de la confiance du président

Le Premier ministre guinéen, Lansana Kouyaté.
(Photo: AFP)

Le Premier ministre Lansana Kouyaté, nommé fin février, suite à une vague de protestations contre le régime du président Lansana Conté, poursuit ses consultations en vue de la formation de son cabinet, censé rétablir un climat de sérénité dans le pays. Le retard dans la formation de ce gouvernement de consensus suscite des inquiétudes à Conakry. Mais, dans un entretien à RFI, le nouveau Premier ministre guinéen affirme bénéficier toujours de la confiance du chef de l’Etat. Il assure que les retards sont dus à la recherche de ministres «intègres et compétents».

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Le climat d’impatience s’alourdit depuis quelques jours en Guinée, où le gouvernement de «consensus» se fait attendre depuis le 26 février et la nomination de Lansana Kouyaté après un mois et demi de manifestations hostiles au régime, à l’appel des centrales syndicales guinéennes. Ces manifestations ont été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre, provoquant au moins 113 morts. Les syndicats exigeaient une meilleure gestion des affaires publiques, avec l’application de mesures contre la corruption. Ils réclamaient, également, la formation d’un gouvernement conforme à leurs vœux et doté d’un Premier ministre aux pouvoirs élargis en remplacement d’Eugène Camara, un proche du chef de l’Etat.

Au cours de cette crise violente, le président Lansana Conté - âgé de 72 ans et au pouvoir depuis 23 ans- a décrété l’état de siège, le 12 février, prévoyant un couvre-feu ainsi que l’intervention des forces armées à plusieurs niveaux de l’administration de l’Etat. Cet état de siège s’est prolongé pendant près de deux semaines, jusqu’à l’accord qui a abouti à la nomination de Lansana Kouyaté. Le nouveau chef du gouvernement a été investi dans ses fonctions le 1^er mars dernier et il a décidé de former un cabinet réduit à 19 ministères, qui n’a toujours pas vu le jour.

Kouyaté assume le contrôle des dépenses

Les observateurs de la vie politique guinéenne soulignent que l’activité gouvernementale est quasiment nulle et que plusieurs membres de l’ancien exécutif se battent pour rester en fonctions. Depuis une dizaine de jours, le nouveau chef du gouvernement a interdit aux ministères toute dépense qui n’aurait pas été auparavant dûment autorisée. «Désormais, toutes les dépenses doivent passer par le Premier ministre. Le ministre de l’Economie et des Finances est invité à faire un rapport détaillé sur les encaissements et les décaissements», dit-il en exprimant sa volonté de «sécuriser les ressources de l’Etat en attendant la mise en place du gouvernement».

C’est dans ce contexte que se poursuivent les consultations, souvent perçues comme «délicates», en vue de la formation du gouvernement Kouyaté. Face à l’impatience qui s’est manifestée à Conakry et à l’intérieur du pays, Lansana Kouyaté à tenu à faire une mise au point, mercredi, soulignant que le président Lansana Conté ne lui pose «aucun problème». Si le gouvernement est long à se dessiner «c'est parce que je recherche des hommes et des femmes intègres et compétents», assure-t-il.