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Proche-Orient

Un sommet pour la paix

Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a accueilli le président palestinien Mahmoud Abbas et son Premier ministre Ismaïl Haniyeh, venus participer au sommet de la Ligue arabe qui s'ouvrira mercredi 28 mars 2007 à Ryad. 

		(Photo : Reuters)
Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a accueilli le président palestinien Mahmoud Abbas et son Premier ministre Ismaïl Haniyeh, venus participer au sommet de la Ligue arabe qui s'ouvrira mercredi 28 mars 2007 à Ryad.
(Photo : Reuters)

Les dirigeants des 22 Etats membres de la Ligue arabe, à l’exception de la Libye, se réunissent en sommet à Riyad, les 28 et 29 mars, pour relancer le processus de paix avec Israël. Cette proposition saoudienne avait été adoptée il y a cinq ans, lors d’une conférence à Beyrouth. Elle prévoit, notamment, la reconnaissance de l’Etat d’Israël, en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés lors de la Guerre des Six jours, en 1967 et la création d’un Etat palestinien. En visite à Jérusalem, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice a appelé les Arabes à adopter une politique d’ouverture envers Israël. Mais des divergences se sont manifestées entre Rice et le Premier ministre israélien Ehud Olmert.


L’Arabie Saoudite est en train de jouer un rôle diplomatique de premier plan dans le monde arabe, avec l’organisation du sommet de Riyad, auquel devra participer également le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Il s’agit de réactiver le plan arabe de paix qui avait été adopté en 2002, lors d’un sommet à Beyrouth, et qui offre la paix et la sécurité à Israël en échange du retrait des Israélien des territoires arabes conquis en 1967 et de la création d’un Etat palestinien, ayant Jérusalem-Est pour capitale. Cette initiative avait été inspirée par le roi Abdallah qui, à l’époque, était le prince héritier. «Ce plan est le meilleur moyen pour parvenir à une solution équitable et globale, non seulement pour la question palestinienne, mais pour tous les aspects du conflit arabo-israélien», a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal. Il a souligné que l’accord conclu, le 8 février dernier à La Mecque, entre les mouvements palestiniens Fatah et Hamas, qui a permis la formation d’un gouvernement d’union nationale, «augmente les chances de parvenir à une position arabe solide de soutien à l’initiative de paix».

L’initiative saoudienne est appuyée par les Etats-Unis, mais Riyad doit d’abord vaincre les réticences de plusieurs Etats arabes, dont la Libye qui a décidé de boycotter ce sommet, ainsi que du gouvernement palestinien, dirigé par le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, issu du mouvement islamiste Hamas, lequel s’oppose à la reconnaissance d’Israël. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ziad Abou Amr, a affirmé mardi que la communauté internationale devait «isoler Israël» si ce pays refusait l’offre de paix arabe. Mais le Hamas s’est engagé à respecter toutes les décisions qui seront prises à Riyad.

Israël souhaite que le plan soit modifié

Ce projet saoudien avait été rejeté en 2002 par les Israéliens et par les Américains car, à l’époque, les relations entre Riyad et Washington traversaient des difficultés, tandis que les soldats israéliens devaient faire face à l'Intifada dans les Territoires palestiniens. Un attentat suicide du Hamas avait fait alors une trentaine de victimes israéliennes ce qui a justifié également le rejet de l’Etat hébreu.

Aujourd’hui, le gouvernement israélien se déclare plus disposé à accepter l’initiative arabe, mais exige des modifications avant d’entreprendre des négociations. «Si les pays arabes modérés s’efforcent de faire avancer le processus en suivant les grandes lignes de l’initiative saoudienne, je considèrerai cela comme un développement très positif», a déclaré lundi le premier ministre israélien Ehud Olmert. Israël s’oppose, notamment, à un retrait de Jérusalem-Est et des principales colonies de Cisjordanie et, surtout, au retour des 3,7 millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants, conformément à la résolution 194 des Nations unies.

Les Etats arabes ont décidé de créer des groupes de travail, en vue de l’ouverture de négociations avec l’Etat hébreu. C'est la première fois que la Ligue arabe dans son ensemble se prononce en ce sens et met sur pied un mécanisme pour entamer des pourparlers avec Israël. Pour le moment, seulement trois pays membres de la Ligue arabe (l’Egypte, la Jordanie et la Mauritanie) ont normalisé leurs relations avec Israël.

Plusieurs dirigeants arabes présents à Riyad ont appelé Israël à accepter le plan de paix arabe, notamment le roi Abdallah II de Jordanie, tandis que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a souligné que cette initiative constitue la «meilleure chance pour la paix». De son coté, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, qui s’est entretenue à Jérusalem avec Ehud Olmert, a appelé mardi les pays arabes à faire un geste d’ouverture envers Israël. Elle a également  annoncé que le Premier ministre israélien et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, vont se rencontrer dorénavant toutes les deux semaines, pour faire le point sur le processus de paix.

Cependant, des divergences ont surgi entre Rice et Olmert, notamment au sujet du refus du Premier ministre israélien d’engager des négociations avec Abbas sur la création d’un Etat palestinien. Ehud Olmert s’oppose également à une intervention directe des Etats-Unis dans les négociations : «Il ne faut pas que les Américains nous sacrifient pour améliorer leurs relations avec l’Arabie Saoudite», a déclaré un proche du Premier ministre, cité par la radio militaire israélienne. L’intense activité des responsables saoudiens, avec l’appui de Washington, s’explique également par le souhait du royaume de contrer l’influence grandissante des Iraniens dans les pays arabes, notamment en Irak et au Liban.

par Antonio  Garcia

Article publié le 27/03/2007 Dernière mise à jour le 27/03/2007 à 17:51 TU

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Emmanuel Navone

Professeur de relations internationales à l'université de Tel Aviv

«Il n'y a pas de vision politique actuellement en Israël sur le processus de paix au Proche-Orient.»

[28/03/2007]

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