Guinée
Lansana Kouyaté a formé son gouvernement
(Photo: AFP)
Le nouvel exécutif, annoncé mercredi soir, compte 19 ministres, pour la plupart des technocrates inconnus du grand public et issus de la société civile. Deux portefeuilles ont été confiés à des syndicalistes. Particularité de ce nouveau cabinet : aucun parti politique n’y est représenté et aucun ministre du cabinet sortant ne figure dans la nouvelle équipe chargée de mettre un terme à la crise politique et sociale qui secoue le pays depuis le début de l’année.
«Le président (Lansana Conté) a signé un décret sur proposition du Premier ministre Lansana Kouyaté portant nomination des nouveaux membres du gouvernement guinéen», a annoncé mercredi soir un journaliste de la Radio télévision de Guinée (RTG) avant de donner la liste du nouveau gouvernement.
Composé de 19 portefeuilles ministériels, le nouveau cabinet ne compte ni ministères d’Etat ni secrétariats d’Etat. Cette équipe restreinte est formée essentiellement de technocrates inconnus du grand public et issus de la société civile. Le ministère des Affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’étranger a été confié à Abdoul Kabèlè Camara, précédemment avocat à la Cour d’appel de Conakry. Le ministère de l’Economie, des finances et du plan a été attribué à Ousmane Doré, ancien représentant du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal et en Guinée-Bissau.
Deux syndicalistes ont été nommés dans le nouveau gouvernement. Ousmane Souaré, porte-parole de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) a reçu le portefeuille de l’Education et de la recherche scientifique, alors que la Fonction publique a été confiée à Amadou Diallo.
Nommé le 26 février dernier par le président Lansana Conté sous la pression de la rue et après la médiation de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), le Premier ministre Lansana Kouyaté cherchait depuis un mois à former le nouveau gouvernement et des signes d’impatience commençaient à se faire sentir. Jeudi dernier, le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président nigérian Ibrahima Babangida était venu à Conakry et avait demandé aux Guinéens d’accorder un peu de temps au Premier ministre.
Lansana Kouyaté qui, comme le prévoit l’accord conclu le mois dernier entre les syndicats et les autorités, assume la fonction de chef de gouvernement jusque-là remplie par le chef de l'Etat, devra maintenant faire face à une profonde crise économique et sociale, à l’origine de la vague de contestations sans précédent qui a paralysé la Guinée en ce début d’année et s’est soldée par la mort d’au moins 113 personnes.
par Elisa Drago
Article publié le 28/03/2007 Dernière mise à jour le 28/03/2007 à 23:58 TU
