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Automobile

Toyota, nouveau numéro un mondial

Avec 2,34 millions de véhicules vendus depuis le début d’année dans le monde, le constructeur japonais Toyota a ravi le titre de numéro un mondial du secteur à l’américain General Motors. Face aux Asiatiques qui continuent de progresser, les Américains souffrent d’un vieillissement de leurs produits. De l’autre coté de l’Atlantique, la situation est tout aussi préoccupante. Les constructeurs européens, qui font face à un recul des ventes, mettent en place des plans de redressement. 

Le japonais Toyota, nouveau numéro un mondial, devant l'américain General Motors. 

		(Photo : AFP)
Le japonais Toyota, nouveau numéro un mondial, devant l'américain General Motors.
(Photo : AFP)

Sans surprise, le constructeur automobile japonais a dépassé l’américain General Motors sur l’ensemble du premier trimestre 2007. Tous les experts s’attendaient à ce que Toyota, qui vole de succès en succès en Amérique du Nord, décroche la couronne de leader planétaire courant 2007. Toyota a vendu 2,34 millions de véhicules contre 2,25 pour General Motors. Le groupe de Nagoya devrait annoncer le 9 mai un des plus gros profits de son histoire : 12,5 milliards d'euros de bénéfice net pour l’exercice 2006-2007. Une première pour une entreprise japonaise tous secteurs confondus.

Plusieurs facteurs expliquent ces bons résultats. Le groupe nippon contrôle 15,7% du marché automobile aux Etats-Unis, grâce aux modèles hybrides à électricité et essence dont il est le pionnier. Ses voitures peu gourmandes en carburant ont la faveur des consommateurs américains sur fond de hausse des prix à la pompe. En 2006 déjà, le japonais a vu sa part de marché passer de 13,3% à 15,4%. Quatre des cinq premières berlines vendues en Amérique sont japonaises et les deux premières d’entre elles sortent d’usines Toyota, constructeur qui domine également le secteur des voitures de luxe avec la Lexus. Les constructeurs japonais ont également imposé l’image de véhicules sûrs à longue durée de vie.

30 000 suppressions d'emplois en France dans les 3 ans

Si les constructeurs nippons sont très agressifs à l’étranger, ils sont moins performants sur leur propre marché. Pour l’ensemble de l’année 2006, les ventes de véhicules neufs (hors mini-véhicules plus économes en carburant) ont plongé de 5,4% au Japon, le plus bas niveau depuis 29 ans. Fragilisé par un manque de nouveaux modèles, Nissan, détenu à 44% par le français Renault, a enregistré une baisse des ventes de 5% l’an dernier. Pour adapter la production à la baisse du marché, le troisième constructeur nippon vient d’annoncer suppression de 1 500 emplois dans l’archipel, dans le cadre d’un programme de départs volontaires en retraite.

Face aux Asiatiques, les constructeurs américains historiques de Detroit souffrent d’un vieillissement de leurs produits. Trop longtemps, les «Big Three» se sont reposés sur des modèles très rentables, les 4x4 et les pick-up. Ces véhicules ont toujours la cote auprès des consommateurs américains, mais leurs ventes ont baissé parce qu’ils sont chers et voraces en carburant. En 2006, les ventes de GM ont chuté de 8,7%, celles de Ford de 8% et celles de DaimlerChrysler de 5,5%. Début 2007, la crise du crédit immobilier américain a pénalisé les ventes d’automobiles aux Etats-Unis. De nombreuses personnes ont eu ainsi moins de capacités d’emprunts. Les «Big Three» s’attendent à un marché américain atone, en raison d’un ralentissement de la croissance.

De l’autre côté de l’Atlantique, la situation est tout aussi préoccupante. De la Grande-Bretagne à l’Espagne en passant par la France, l’industrie automobile peine à s’adapter à la concurrence asiatique. Là encore, la plupart des acteurs n’ont pas pu faire l’économie de plans de sauvetage. Outre-Rhin, le leader européen Wolkswagen s’est lancé dans un plan qui prévoit 20 000 suppressions d’emplois sur cinq ans en Allemagne et près de 3 000 autres en Belgique.

Les constructeurs français, qui font face à un recul des ventes depuis deux ans, ont également mis en place des plans de redressement. Les emplois salariés dans l'industrie automobile ont donc fortement diminué. Une baisse de 28 000 emplois a été enregistrée entre 2000 et 2006. Dernier exemple en date : le groupe PSA Peugeot Citroën mettait la dernière main à un plan de restructuration prévoyant 10 000 suppressions d'emplois en France et en Europe. Cependant, le groupe ne confirme pas cette information divulguée par le magazine Capital sur son site web. Une étude de l'assureur-crédit Euler Hermès SFAC rapporte que le secteur automobile doit s'attendre à 30 000 suppressions d'emplois en France dans les trois prochaines années.  



par Myriam  Berber

Article publié le 24/04/2007 Dernière mise à jour le 24/04/2007 à 14:31 TU