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Galileo : Bruxelles pour un financement public

Présentation du système satellitaire Galileo. 

		(Photo : ESA)
Présentation du système satellitaire Galileo.
(Photo : ESA)
Face aux retards accumulés par le projet Galileo, le système européen de navigation par satellite, la Commission européenne a plaidé, mercredi 16 mai, avec force pour un financement totalement public des 30 satellites du GPS européen. D’où une facture supplémentaire de 2,5 milliards d’euros.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé. La Commission européenne avait donné jusqu’au 10 mai aux entreprises européennes candidates à l’exploitation de Galileo, le projet de navigation par satellite, pour se mettre d’accord sur le financement. Le consortium d’industriels européens (le géant de l'aérospatiale EADS, les français Thales et Alcatel-Lucent, l'italien Finmeccanica, les espagnols Aena et Hispanat, le britannique Inmarsat et l’allemand TeleOp) n’ont pas répondu aux engagements demandés, mais surtout ont exigé plus de garanties financières publiques. Prenant acte d’un retard de cinq ans par rapport au calendrier initial, Bruxelles juge désormais qu’une remise à plat du projet s’impose.

Pour sortir Galileo de son impasse actuelle, la Commission européenne propose un financement public de la totalité des 30 satellites de la constellation, ce qui annule de facto le projet de partenariat public-privé prévu. Dans ce nouveau schéma, la participation publique serait concentrée dans la phase de construction des satellites et le privé s’occuperait uniquement de l’exploitation du système. Cette solution déjà évoquée, il y a quelques jours, par le commissaire aux Transports, Jacques Barrot, permettra à Galileo d’être opérationnel vers 2011. De leur côté, les industriels misaient sur une commercialisation des premiers services en 2013.

Une trentaine de satellites en orbite à 20 000 km d’altitude

Au total, Galileo reviendra au total, y compris la maintenance et l'exploitation, à quelque 10 milliards d'euros de 2007 à 2030, soit une facture supplémentaire d’environ 2,5 milliards d’euros, pour le contribuable européen. Cela sera fait par une augmentation du budget européen - solution qui a les faveurs de la Commission - ou des contributions des Etats membres, un nouvel appel d'offres devant être lancé pour l'exploitation du système. Reste à savoir si les 27 Etats membres de l’UE suivront la recommandation de Bruxelles. Les ministres des Transports doivent donner leur accord lors de leur prochain conseil les 7 et 8 juin. Ils pourraient aussi proposer une version allégée : la Commission détaille elle-même un scénario alternatif consistant à financer seulement les 18 premiers satellites avec de l’argent public.

Bruxelles envisage de confier l’ensemble de la supervision de l’infrastructure à l’Agence spatiale européenne (ESA). Galileo devrait, en principe, déployer une trentaine de satellites en orbite à 20 000 km d’altitude, à des fins civiles mais également militaires. En effet, même si les applications du projet sont essentiellement civiles, le commissaire aux Transports, Jacques Barrot, n’a pas exclu que des militaires s'en servent comme utilisateurs.

Quelque 150 000 emplois devraient être créés en vue de la mise en place et de l’exploitation de ce dispositif. Compatible avec le système militaire américain GPS (Global positioning system), ses multiples applications en font le plus important des projets de haute technologie engagés par l’Europe. Cet instrument sera utilisé, entre autres, pour la navigation aérienne et maritime, la gestion des transports (réduction des embouteillages, réduction des accidents grâce au guidage automatique des véhicules, renforcement de la sécurité des personnes et des biens) ou pour la préservation de l’écosystème (gestion des ressources rares telles que l’eau ou le pétrole).

Le système satellitaire devrait également permettre de surveiller le respect des réglementations communautaires en matière de pêche et de protection de l’environnement. A terme, le système européen devrait devenir le dispositif mondial le plus important pour les services de localisation. La Chine et Israël se sont déjà joints à Galileo. Des discussions sont actuellement en cours avec l’Inde, la Russie, le Japon, le Brésil, l’Ukraine, le Canada ou encore l’Australie.



par Myriam  Berber

Article publié le 16/05/2007 Dernière mise à jour le 16/05/2007 à 15:16 TU