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Législatives 2007

Gagner pour mieux gouverner

François Fillon a choisi de mener lui-même la campgane électorale pour les législatives. 

		(Photo : Reuters)
François Fillon a choisi de mener lui-même la campgane électorale pour les législatives.
(Photo : Reuters)
François Fillon joue sa tête aux élections législatives. Les autres ministres candidats aussi. Ils ont donc tout intérêt à se mobiliser et à motiver les troupes de l’UMP pour remporter la victoire dans ce scrutin. Le chef du gouvernement a réuni les parlementaires de sa famille à Matignon pour leur exposer son plan de bataille. Il a obtenu un franc succès auprès des élus en montrant l’importance qu’il accorde à la validation de sa mission par le suffrage universel. Un message qui n’a rien à voir avec celui de son prédécesseur, Dominique de Villepin, qui ne s’était jamais présenté à une élection. C’est aussi ça la rupture.

Nicolas Sarkozy a remporté un net succès à l’élection présidentielle. C’est maintenant à François Fillon de ne pas démériter aux législatives. Le Premier ministre a fait de ce scrutin un véritable enjeu personnel. Il veut en ressortir avec une légitimation populaire pour avoir les moyens de faire passer les réformes promises durant la campagne électorale. Pas question de se réfugier dans son palais en attendant d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Le chef du gouvernement veut s’investir dans la bataille électorale et annonce même qu’il quittera ses nouvelles fonctions s’il n’est pas réélu dans sa circonscription de la Sarthe. Une sanction qui sera appliquée aux onze autres ministres du gouvernement candidats aux législatives en cas d’échec.

Si pour certains il ne devrait pas y avoir de problèmes pour obtenir le siège convoité, ce n’est pas le cas pour tous les ministres. A commencer par Alain Juppé, le numéro deux du gouvernement, qui a hérité du super ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, créé par Nicolas Sarkozy. Candidat dans la deuxième circonscription de Bordeaux, la ville dont il est maire -et dont il restera d’ailleurs maire, même s’il gagne aux législatives, laissant son suppléant Hugues Martin, actuel député, siéger à l’Assemblée nationale-, Alain Juppé n’a pas a priori la partie gagnée. Ségolène Royal a, en effet, obtenu dans cette circonscription un très bon score de 54,66% à la présidentielle. Cette situation ne semble pas inquiéter Alain Juppé qui a commencé à faire campagne dès le week-end dernier et a déclaré : «Je ne suis pas triomphaliste, ça n’est pas gagné mais je pense que nous allons remonter notre handicap».

Un, deux, trois…partez !

Le Premier ministre a donné le signal de la mobilisation pour les législatives à l’occasion d’une réunion organisée à Matignon, mardi 21 mai, où étaient invités les parlementaires de l’UMP mais aussi des centristes ralliés à Nicolas Sarkozy, de longue, ou de fraîche, date. Parmi ces derniers, on peut citer le député UDF Jean-Christophe Lagarde, qui avait fait la campagne pour la présidentielle auprès de François Bayrou, mais qui a annoncé très récemment qu’il ne se présenterait pas aux législatives sous l’étiquette du nouveau Mouvement démocrate dont il avait pourtant l’investiture, afin de rester un «homme libre». Autrement dit, pour se ménager la possibilité de travailler avec l’UMP.

François Fillon a expliqué sa stratégie et fait passer leur feuille de route à ses troupes. Même si l’ensemble des sondages donne la majorité présidentielle victorieuse, le chef du gouvernement a mis en garde contre tout relâchement. Il a demandé aux parlementaires une «mobilisation totale». Il les a aussi incité à aller «au-devant de tous les électeurs avec la volonté de convaincre et non pas de vaincre. Car il ne s’agit pas de battre une France contre une autre». C’est bien là le message de base de cette campagne : faire de l’ouverture du gouvernement au centre et à gauche -dont la figure emblématique est Bernard Kouchner-, un argument pour démontrer qu’il y a une véritable volonté de rassembler et de dépasser les vieux clivages politiques. Une rhétorique d’autant plus facile à développer que la formation d’un gouvernement avec des personnalités de gauche a globalement donné satisfaction aux Français.

Sarkozy-Fillon : encore une campagne en tandem

Par ricochet, il s’agit aussi d’insister sur l’incapacité de la gauche à relever le défi de la modernisation politique. Ce que Nicolas Sarkozy avait appelé la «rupture» pendant la campagne pour la présidentielle. Pour François Fillon, «la gauche n’a pas seulement perdu une élection, elle a, par son refus d’ouvrir les yeux sur le monde, par son conservatisme borné, perdu la bataille idéologique». En d’autres termes, le chef du gouvernement estime que depuis le 6 mai, la gauche a pris un coup de vieux.

Il est vrai que depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, tout a été fait pour couper l’herbe sous le pied des socialistes en montrant la volonté du président de la République de réformer l’exercice du pouvoir. Le désir de Nicolas Sarkozy d’être un chef de l’Etat impliqué dans la gestion des affaires en est l’un des signes les plus révélateurs. Tout comme celui de s’investir dans la campagne pour les législatives. Même s’il s’est appliqué à expliquer qu’il était le président de tous les Français, cela ne l’empêche pas de revendiquer aussi son rôle de chef de la majorité. Nicolas Sarkozy a ainsi tenu à réunir l’équipe dirigeante de l’UMP à l’Elysée pour évoquer la campagne. Et il a aussi fait savoir qu’il irait sur le terrain et participerait à une réunion publique. Ce ne sera pas à Marseille, pour le premier grand meeting de l’UMP, mercredi soir. Car là, la seule vedette sera François Fillon. Chacun son tour.



par Valérie  Gas

Article publié le 23/05/2007 Dernière mise à jour le 23/05/2007 à 13:42 TU

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Coup d'envoi de la campagne des législatives

«Les Français ont voté pour les réformes. Dites leur que nous allons réformer, dites-leur que nous allons changer la France.»

[23/05/2007]

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