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L'Europe signe pour James-Webb

Le télescope spatial James-Webb (22m de long sur 12m de diamètre) sera lancé en 2013. 

		(Photo : ESA)
Le télescope spatial James-Webb (22m de long sur 12m de diamètre) sera lancé en 2013.
(Photo : ESA)
L'Agence spatiale européenne a signé ce lundi 18 juin le contrat qui scelle sa participation au programme du télescope spatial James-Webb de la Nasa. Hormis la fourniture du lanceur Ariane 5 pour la mise en orbite du successeur d'Hubble, l'agence contribue au développement d'instruments de mesure qui traqueront les premières lueurs de l'univers.

L’accord conclu entre la NASA (National Aeronautics and Space Administration), l’agence spatiale américaine et l’Agence spatiale européenne (ASE) porte sur deux aspects du programme du télescope spatial James-Webb : le lancement par Ariane 5 et la fourniture de deux des quatre instruments de mesure qui équiperont l’engin, dont le MIRI (Mid InfraRed Instrument).

Les premiers tests de MIRI débuteront en 2008.

Le MIRI est un instrument d’optique composé d’une caméra et d’un spectromètre infrarouge (5 à 27 microns). Il permettra de confirmer les éléments recueillis par les autres équipements qui mesureront les longueurs d’ondes de 1 à 5 microns. Mais surtout, le MIRI diffracte le faisceau des étoiles (coronographie). «Il les éteint», dit Pierre-Olivier Lagage, responsable scientifique pour la partie française. «On pourra discerner les objets célestes qui se trouveraient dans leurs environs, sans être ébloui».

Le MIRI est mis au point par un consortium d’instituts, d’observatoires, de laboratoires de recherche et d’industries aérospatiales de 10 pays européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suède, Danemark, Suisse, Espagne et Irlande) et l’ASE.

Un télescope différent

Le télescope spatial James-Webb qui succèdera à Hubble partira en 2013 à la recherche de la première lumière (étoile) de l'Univers. Il se positionnera en orbite sur le point de Lagrange L2, à 1,5 million km de la terre. Hubble n’était qu’à 569 km. Le point a été choisi car il autorise une orbite stationnaire. Le télescope est  «fixé» entre l’attraction du soleil et l’attraction de la terre. Il tournera en synchronisation avec celle-ci sur une année.

Avec sa position en L2, James-Webb restera «au frais», à l’abri de la chaleur du soleil et de la lune, dans l’ombre de la terre. C’est bon pour ses équipements mais aussi bon pour les enregistrements. Un télescope émet des infrarouges qui pourraient perturber les mesures. La seule façon de s’en débarrasser est de maintenir le télescope dans le froid.

Pas de service après vente sur le télescope James-Webb. Les astronautes n’iront pas réparer l’engin (1,5 million de km !) comme ce fut le cas pour Hubble, en 1993, 1997, 1999 et 2002. La prochaine réparation de Hubble est programmée pour septembre 2008.

La durée de vie du nouveau télescope est estimée entre 5 et 10 ans. Hubble, lancé en 1990, est toujours en service. Au rythme d’une révolution toutes les 96 minutes, il a déjà accompli en 2007 plus de 100 000 tours de notre planète. Il devrait pouvoir «travailler» jusqu’en 2011.

Voir l’invisible

Hubble «photographie» le visible et enregistre l’ultraviolet (le rayonnement entre le visible et les rayons X). Dans l’infrarouge, il ne perçoit que les longueurs d’ondes situées entre 0,8 et 2,5 microns. Son miroir primaire mesure 2,4 m de diamètre. Sa capacité de détection de la lumière est estimée à cinq fois plus qu’un télescope terrestre.

James-Webb est de la génération «infrarouge», comme Spitzer, un autre télescope lancé en 2003 par la NASA. Il ne verra rien, sauf l’invisible, 10 fois plus que Hubble. Il «percera» littéralement l’espace, à travers les nébuleuses et les poussières. Mais, la performance ne pourra être appréciée que par les aficionados, car il n’y aura pas d’images spectaculaires comme pour Hubble.

Le spectre infrarouge du nouveau télescope James-Webb débute à 0,6 micron et s’étend jusqu’à 28 microns. À ce stade, les instruments chauffent et perturbent les enregistrements de données. D’où la nécessité d’un système de refroidissement autonome. C’est prévu.

Le miroir de James-Webb mesure 6,6 m de diamètre, ce qui l’autorise à recueillir 7 fois plus de données que son prédécesseur Hubble.

Enfin, Hubble mesure 13,2 m de long et a un diamètre maximal de 3,2 m. Il pèse 11 tonnes.

Le télescope James-Webb est en béryllium, un métal léger, six fois plus résistant que l’aluminium. C’est à la fois un très bon conducteur et un très bon isolant. Le télescope mesurera 22 m pour un diamètre maximal 12 m et pèsera 6,2 tonnes.

 

(Photo : ESA/NASA)
(Photo : ESA/NASA)


par Marion  Urban

Article publié le 19/06/2007 Dernière mise à jour le 19/06/2007 à 15:11 TU