Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Entreprises

Gaz de France et Suez enfin mariés

Poignée de mains symbolique entre le Président Directeur Général de Gaz de France Jean-François Cirelli (d) et Gérard Mestrallet, Président Directeur Général de Suez.  

		(Photo : Reuters)
Poignée de mains symbolique entre le Président Directeur Général de Gaz de France Jean-François Cirelli (d) et Gérard Mestrallet, Président Directeur Général de Suez.
(Photo : Reuters)
La société privée franco-belge Suez et le gazier public français ont officialisé, lundi 3 septembre, leur mariage. Cette fusion, qui devrait être effective mi-2008, va donner naissance à un nouveau géant énergétique européen. L’inquiétude prévaut chez les syndicats qui craignent pour les emplois et le prix du gaz.

Fin du feuilleton politico-industriel commencé il y a dix-huit mois, le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, et son homologue de Gaz de France, Jean-François Cirelli ont dévoilé au cours d’une conférence de presse, lundi 3 septembre, les contours précis du nouvel ensemble baptisé «GDF-Suez». Après avoir salué «la vision industrielle déterminante du président Nicolas Sarkozy», les deux patrons ont détaillé le projet de fusion. Le schéma définitif approuvé dimanche par les conseils d’administration des deux groupes diffère sensiblement de celui choisi en février 2006 par Dominique de Villepin, alors Premier ministre.

Jusqu’à présent, le principal obstacle au rapprochement concernait la parité entre les deux entreprises. Suez affiche actuellement une valorisation boursière de 54 milliards contre 33 milliards pour GDF. Le projet de fusion va être mis en œuvre en deux temps. D’abord, Suez va introduire en Bourse 65% de son pôle environnement (eau et assainissement). Cette solution, qui permet de faire maigrir Suez, devrait régler la délicate question des parités. Le patron de Suez, Gérard Mestrallet, qui avait toujours rejeté catégoriquement cette hypothèse, a finalement céder aux pressions de l’Elysée et consenti à céder partiellement cette branche.

Une privatisation de Gaz de France

La fusion va pouvoir se faire sur la base d’une parité d’1 action Suez pour 0,9545 action GDF, soit  22 actions Suez pour 21 GDF. Le capital de la nouvelle structure appartiendra à 55% aux actionnaires de Suez et à 45% à ceux de GDF. L’Etat français, aujourd'hui actionnaire à 80% de GDF, sera le premier actionnaire du nouvel ensemble avec 35,6% du capital, lui donnant une minorité de blocage. Ce mariage doit encore faire l’objet d’une longue procédure d’information auprès des instances représentatives du personnel. Une seule certitude : les syndicats sont hostiles à ce rapprochement qui implique la privatisation de Gaz de France, et donc à terme la fin des tarifs administrés pour le gaz. Sur ce point, le PDG de GDF Jean-François Cirelli a assuré lundi que « ces évolutions de Gaz de France n'auront pas de répercussions sur les prix du gaz, les prix restant contrôlés par l'Etat».

Les fédérations syndicales, CGT, Fo et la CFDT ont réaffirmé leur opposition à cette fusion qui « fait peu de cas des salariés de Suez et GDF qui voient leur emploi et leur statut précarisés». La gauche est également montée au créneau pour dénoncer ce rapprochement. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale parle «d’un accord perdant-perdant ». Pour Jean-Marc Ayrault : « le pays tout entier voit gravement entamer son indépendance énergétique. Les Français et leurs entreprises vont subir la flambée des tarifs». Le Parti communiste a dénoncé la création d’un « mastodonte privé ». De son côté, la Bourse de Paris a sanctionné l’accord et notamment le manque de clarté des conditions de la scission de Suez Environnement. L’action Suez a clôturé, lundi soir, en baisse de 3,31% et celle de GDF a cédé 2,69%.



par Myriam  Berber

Article publié le 03/09/2007 Dernière mise à jour le 26/05/2008 à 15:58 TU

Audio

Gérard Mestrallet, PDG de Suez et futur numéro 1 du groupe GDF-Suez

Par Francine Quentin

«C'est un projet dont les modalités sont équitables et équilibrées. C'est une opération bénéfique pour toutes les parties prenantes.»

[03/09/2007]

Jean-François Cirelli, PDG de Gaz de France et futur numéro 2 du groupe GDF-Suez

Par Francine Quentin

«Nous allons engager, très prochainement et dans un esprit d'information complet, la consultation de nos instances représentatives du personnel. Nous prendrons le temps nécessaire pour que l'information puisse se faire.»

[03/09/2007]

Articles