par RFI (avec AFP)
Article publié le 28/11/2007 Dernière mise à jour le 28/11/2007 à 20:56 TU
Le président ivoirien Laurent Gbagbo (d) et le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro (g) se sont rencontrés le 28 novembre 2007 à Korhogo.
(Photo : AFP)
Le président Laurent Gbagbo a entamé ce mercredi une visite de trois jours dans le nord de la Côte d'Ivoire. C'est le deuxième déplacement du chef de l'Etat ivoirien dans le nord du pays depuis la signature, en mars dernier, de l'accord de paix de Ouagadougou. Cette visite intervient au lendemain d’un accord conclu entre Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro, chef des FN, sur une nouvelle échéance pour la tenue des élections présidentielle et législatives, qu’ils prévoient pour la fin du premier semestre 2008.
Le président Laurent Gbagbo a entamé ce mercredi une visite de trois jours dans le nord de la Côte d'Ivoire. C'est le deuxième déplacement du chef de l'Etat ivoirien dans le nord du pays depuis la signature, en mars dernier, de l'accord de paix de Ouagadougou. Cette visite intervient au lendemain d’un accord conclu entre Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro, chef des FN, sur une nouvelle échéance pour la tenue des élections présidentielle et législatives, qu’ils prévoient pour la fin du premier semestre 2008.
Laurent Gbagbo est arrivé vers midi, heure locale, dans le nouvel aéroport de Korhogo et il s’est ensuite déplacé en hélicoptère au stade municipal où il a passé en revue les forces de sécurité (armée régulière et militaires des FN). Il a été accueilli par le Premier ministre Guillaume Soro, ainsi que par les notables locaux et les chefs religieux. Pascal Affi N’guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, était aussi présent. Des musiciens et des danseurs locaux avaient également fait le déplacement. La population s’est massée le long du cortège présidentiel.
Le temps de la paix
Le président ivoirien s’est rendu dans l’après-midi à Ferkessédougou, ville natale du Premier ministre située à 50 kilomètres à l’est de Korhogo, pour y prononcer un discours destiné aux populations de la région des Savanes, que les Ivoiriens appellent le Grand Nord. Dans ce discours, Laurent Gbagbo a notamment déclaré : « Je suis venu vous annoncer la fin de la guerre. C’est maintenant le temps de la paix, le temps de la main tendue ». Soulignant qu’il est, lui-même, pressé d’aller aux élections, le président ivoirien a dit qu’elles se tiendraient dans le courant de l’année prochaine.
Dans ce discours transmis par la radio-télévision nationale, Laurent Gbagbo a également déclaré que l’accord de paix de Ouagadougou « va réussir, parce qu’il a été voulu par les Ivoiriens et imaginé par eux-mêmes, avec le médiateur qu’ils ont choisi, le président burkinabé Blaise Campaoré ». Il a aussi souligné que l’échec des accords précédent est dû au fait qu’ils ont été « conçus par des étrangers », avant d’inviter les Ivoiriens à construire leur pays et à réparer ce qu’ils ont, eux-mêmes, détruit.
De son côté, le Premier ministre Soro a déclaré que cette visite de Laurent Gbagbo « matérialise la réunification du pays », coupé en deux il y a cinq ans. Les observateurs ont remarqué le fort dispositif de sécurité dont dispose le président ivoirien dans cette visite sur un terrain considéré hostile. Selon les Ivoiriens, ce dispositif est formé par les « Quatre Forces » : des éléments nombreux de l’armée régulière et de l’ex-rébellion, ainsi que les militaires de l’opération française « Licorne » et ceux de la mission des Nations unies (ONUCI).
Retards de calendrier
Par ce déplacement de trois jours dans la région de Korhogo, Laurent Gbagbo et le Premier ministre ivoirien affichent leur volonté de réussir la paix et la réconciliation. Mais une partie de l’opposition est très critique, car elle réclame plutôt des « actes concrets », concernant l’application de l’accord de paix de Ouagadougou.
Le président et le chef du gouvernement de la Côte d’Ivoire avaient signé mardi, dans la capitale burkinabè, un accord complémentaire fixant la date des élections présidentielle et législatives « au plus tard » à la fin du mois de juin 2008. Le regroupement des combattants doit démarrer le 22 décembre prochain et le retour de l'administration fiscale et douanière, dans les zones contrôlées par l'ex-rébellion, pourrait s'opérer d'ici la fin de l'année ou au début 2008. La date exacte va être proposée au gouvernement par la Commission électorale indépendante (CEI). Les deux parties se sont entendues pour designer la société française Sagem comme operateur technique chargé du recensement électoral et de l'identification.
La continuelle réactualisation du calendrier de l’accord inquiète bon nombre d'Ivoiriens. Le « facilitateur » burkinabé, Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères, n'est pas au bout de ses peines. Il lui faudra, sans aucun doute, désamorcer encore de nombreuses crises.
Ministre burkinabè des Affaires étrangères.