Article publié le 30/11/2007 Dernière mise à jour le 30/11/2007 à 03:48 TU
Alors que se tient à New Delhi le 8e sommet l’Union européenne et l'Inde, la chancelière allemande Angela Merkel rompt avec la politique asiatique de ses prédécesseurs et insuffle une nouvelle diplomatie pour sortir son pays de l'exclusivité avec la Chine.
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
Le conservateur Helmut Kohl, comme le social démocrate Gerhard Schröder, ne misait en matière de politique asiatique que sur la Chine, et avant tout sur le marché que représente un pays en plein boom économique, pour une nation exportatrice comme l’Allemagne.
Angela Merkel souhaite, elle, remettre en cause cette exclusivité comme l’a montré son voyage en Inde fin octobre. Il a été précédé d’une conférence du groupe parlementaire chrétien démocrate, qui a élaboré un document de 20 pages sur la politique asiatique de l’Allemagne.
Ce texte résume le virage pris par Angela Merkel. Les droits de l’homme et les valeurs démocratiques occidentales sont mises en avant. La réception par la chancelière du Dalaï Lama, il y a deux mois, qui a refroidi les relations germano-chinoises, en est le reflet.
A contrario, la démocratie indienne est présentée comme un point commun essentiel, rapprochant New Delhi et Berlin. A cela, s’ajoute un marché important longtemps négligé par l’Allemagne. Cette dernière souhaiterait que l’Union européenne reprenne à son compte cette ouverture vers d’autres partenaires asiatiques.
Les récentes visites aux accents très différents d’Angela Merkel, en septembre, et de Nicolas Sarkozy, en début de semaine, en Chine, ne permettent pas d’espérer à court terme une ligne unitaire entre les partenaires européens.