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Tchad

Des rebelles très offensifs

par  RFI (avec AFP et Reuters)

Article publié le 30/11/2007 Dernière mise à jour le 30/11/2007 à 20:14 TU

Les rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) qui ont participé cette semaine à trois intenses batailles contre l’armée nationale tchadienne (ANT), s’en sont pris vendredi à la France, menaçant de tirer sur les avions qui survoleraient leurs positions dans l’Est du pays. L’UFDD s’est également déclaré « en état de belligérance » avec les « autres forces étrangères », ce qui semble être une mise en garde à la mission de la force européenne (Eufor) qui doit être déployée pour protéger les civils de cette zone jouxtant la province soudanaise du Darfour. Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé vendredi à Nice que la déclaration rebelle ne remettait pas en cause la mission de cette force.   

L’armée tchadienne a montré, le 27 novembre 2007, des véhicules et des armes qui appartenaient aux rebelles de l’UFDD.(Photo : AFP)

L’armée tchadienne a montré, le 27 novembre 2007, des véhicules et des armes qui appartenaient aux rebelles de l’UFDD.
(Photo : AFP)

C’est au lendemain d'une journée de combats très violents entre l'armée tchadienne et l'UFDD, dans l'Est du pays, que les rebelles se sont déclarés en « état de guerre » contre les forces françaises et contre toute autre armée étrangère qui interviendraient dans le pays. Pour la troisième fois, depuis le début de la semaine, les combats qui se sont déroulés jeudi à l’Est du Tchad ont été très violents. Un armement plus perfectionné a été utilisé avec toujours de l’artillerie lourde et des hélicoptères d’attaque. Le chef rebelle Mahamat Nouri reconnaît que ses troupes ont dû abandonner le champ de bataille en milieu de journée, alors que, selon lui, ils avaient eu le dessus sur l’Armée nationale tchadienne (ANT) la veille, dit-il.

Pour la seule journée de jeudi, l’UFDD déclare de lourdes pertes, plus importantes en véhicules qu’en hommes. Les premier blessés des forces gouvernementales ont commencé à être évacués sur la ville d’Abéché, mais les autorités se refusent à faire un « bilan macabre » et « regrettent qu’autant de sang ait coulé entre les frères tchadiens ». La détermination des deux camps explique, peut-être, la violence des derniers combats. Pour mémoire, le 25 octobre dernier le gouvernement tchadien avait déclaré qu’il signait à Syrte son dernier accord avec des rebelles et qu’il n’acceptait plus les incursions venues du Soudan. Pour les autorités, les combats de jeudi sont les derniers, contrairement à l’UFDD qui assume toujours la même volonté de se battre.

La rébellion de Mahamat Nouri est très remontée contre la France. L’UFDD assure avoir été attaquée jeudi par un hélicoptère tchadien jusqu’après la mission opérée par le Breguet-Atlantique 2, un avion de renseignement français. Les rebelles l'UFDD ont déclaré vendredi matin être en « état de belligérance » avec l'armée française et avec toute autre force étrangère qui interviendrait au Tchad. Abakar Tollimi, le secrétaire général de l'UFDD, reproche à l'armée française de faire des reconnaissances aériennes qui renseignent les autorités tchadiennes. L’organisation rebelle menace de « tirer » sur les avions français. 

Abakar Tollimi

Secrétaire général de l'UFDD

« Alors là, c’est vraiment flagrant, et nous sommes obligés prochainement de répondre à cette intervention. »

Les déclarations du mouvement rebelle tchadien concernent également la Force européenne (Eufor) qui doit être bientôt déployée dans l’est du Tchad.  

Par ailleurs, le président français Nicolas Sarkozy considère que la déclaration des rebelles tchadiens ne remettra pas en cause la force européenne. Nicolas Sarkozy a promis que la future force de l'Union européenne sera bien déployée. Il s'est exprimé lors d’une conférence de presse vendredi à Nice, où s’est déroule le sommet franco-italien. L'Union européenne doit envoyer environ 3 500 hommes, dans l'Est tchadien et le Nord-est de la Centrafrique. Ces militaires doivent notamment sécuriser les camps de réfugiés dans la région. La mise en place de cette force connaît quelques problèmes, par exemple pour obtenir des moyens aériens. Mais Nicolas Sarkozy affirme que l'opération continue, et que si la France fournit plus de soldats que les autres, l'Eufor doit rester européenne.

Nicolas Sarkozy

Président de la République française

« Si on décide d’envoyer d’un côté de la frontière une force européenne, de l’autre côté une force mixte, c’est bien parce qu’il y a des problèmes, des affrontements, des difficultés. »