Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

UE/Afrique

Les défis au sommet

Article publié le 07/12/2007 Dernière mise à jour le 08/12/2007 à 17:16 TU

Le sommet UE-Afrique se tient à Lisbonne les 8 et 9 décembre 2007.(Photo : UE - Reuters)

Le sommet UE-Afrique se tient à Lisbonne les 8 et 9 décembre 2007.
(Photo : UE - Reuters)

Quelque 70 chefs d'Etat et de gouvernement africains et européens participent au deuxième sommet Union européenne/Afrique, les 8 et 9 décembre, à Lisbonne. La réunion s'est ouverte samedi matin en l'absence du Premier ministre britannique, Gordon Brown qui refuse de siéger aux côtés du Zimbabwéen, Robert Mugabe. Un demi siècle après la décolonisation, les Européens ont l’ambition de bâtir un partenariat d'égal à égal avec les Africains. Il s’agit d’accompagner le développement du continent.

Avec notre envoyée spéciale à Lisbonne, Béatrice Leveillé

« L’Afrique bouge, l’Europe doit la soutenir ». José Manuel Barroso, président de la Commission européenne a donné le ton du sommet. Le temps n’est plus aux atermoiements et à la compassion, les Européens veulent accompagner le mouvement et surtout ne pas se faire distancer par d’autres géants comme la Chine ou les Etats-Unis. Ce deuxième sommet UE/Afrique, qui s’est fait  attendre sept longues années, devrait marquer un tournant dans les relations entre européens et africains.  

Il ne s’agit plus de venir en aide à l’Afrique mais d’établir un nouveau partenariat d’égal à égal « basé sur les principes de l'interdépendance et de l'égalité dans la souveraineté et le respect » comme l’indique le  texte de la déclaration de Lisbonne. Texte approuvé cette semaine par les ministres de pays européens et africains réunis à Charm el-Cheikh, en Egypte et qui doit être adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement à Lisbonne.

Européens et Africains pourraient mettre en œuvre un plan d'action à court terme pour améliorer leur coopération en matière d’immigration, de sécurité, d’énergie et de changement climatique..

Conflits et droits de l'homme ne seront pas passés sous silence .

« Malgré les plus de 200 000 morts au Darfour et la répression brutale au Zimbabwe, aucun moment n'a été réservé pour des discussions sur ces sujets », déploraient avant le sommet, dans une lettre ouverte, de nombreuses personnalités, Vaclav Havel, Günter Grass ou le Nigérian Wole Soyinka, premier écrivain africain à recevoir le prix Nobel de littérature en 1986. « Ils sont mal informés » d’après le secrétaire d'Etat portugais aux Affaires étrangères et à la Coopération, Joao Gomes Cravinho qui affirme « qu’aucun sujet ne sera tabou » malgré la présence controversée du président zimbabwéen Robert Mugabe au sommet.

Autre dossier sensible : l’immigration  

Européens et Africains n’ont pas les mêmes attentes. Les chefs d’Etat africains espèrent des investissements et des accords commerciaux qui favorisent le développement, pour l’Union européenne, c’est l’immigration le sujet majeur. Le renforcement de la coopération entre les Etats européens et africains a commencé à produire des résultats. Les patrouilles communes le long des côtes africaines ont découragé une partie de ceux qui n’hésitent pas à prendre la mer dans les pires conditions pour rallier les côtes européennes. En 2007, les arrivées de clandestins aux Canaries ont été divisées par trois par rapport à 2006.

D’autre part, plusieurs pays européens comme l’Espagne et la France ont passé des accords avec des pays africains pour faciliter les expulsions de clandestins vers leurs pays d'origine en contrepartie du financement de projets de réinsertion et développement.

La pression migratoire est intimement liée au développement économique des Etats africains et les Européens en sont conscients.  « L’Europe n’a plus le choix » comme le dit Josep Borrel, le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, « on ne peut pas imaginer 500 millions d’Européens vivre dans une sorte de jardin des merveilles entouré d’un océan de misère ».