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France/Economie

Participation, 35 heures, pouvoir d’achat: Sarkozy sur sa lancée

par Myriam Berber

Article publié le 08/01/2008 Dernière mise à jour le 09/01/2008 à 08:19 TU

Pour le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui a tenu ce mardi 8 janvier 2008, sa première grande conférence de presse depuis son arrivée au pouvoir, les salariés doivent pouvoir augmenter leur pouvoir d’achat sous la forme d’une participation aux bénéfices de leur entreprise. Face à la montée des fonds spéculatifs, la Caisse des dépôts va devenir un «instrument de défense» des intérêts économiques de la Nation.
Nicolas Sarkozy devant plus de 600 journalistes, le 8 janvier 2008.(Photo : Reuters)

Nicolas Sarkozy devant plus de 600 journalistes, le 8 janvier 2008.
(Photo : Reuters)

Le pouvoir d’achat a tenu une bonne place dans les annonces du président de la République aujourd’hui, un sujet au cœur des préoccupations des Français selon les sondages. Encore une fois, pour le chef de l’Etat, seul le travail peut permettre d’améliorer le niveau de vie. A une journaliste qui lui demandait s’il souhaitait que l’année 2008 marque la fin des 35 heures, Nicolas Sarkozy a répondu : « pour dire les choses comme je les sens, oui ».

Le chef de l’Etat poursuit donc sa stratégie pour relancer le pouvoir d’achat. Bien décidé à mettre la pression sur les employeurs, il souhaite notamment que le niveau de participation et de l’intéressement aux résultats des entreprises, pour les salariés, soit «fortement relevé», ajoutant qu’ «un doublement voire un triplement de la réserve de participation ne le choquerait pas». Ces deux incitations devront pouvoir être étendues à toutes les entreprises, par exemple, en instaurant un impôt sur les bénéfices différencié pour celle de moins de 50 salariés.

Augmenter les réserves de participation

A l’heure actuelle, les entreprises de moins de 50 salariés sont, en effet, exclues du système. Seules 11% des personnes travaillant dans ces entreprises ont accès à la participation, contre les trois quarts des salariés des entreprises ayant un effectif compris entre 50 et 499 personnes et près de 90% des salariés travaillant dans les grandes entreprises. L’intention du chef de l’Etat est de donner aux salariés la possibilité de choisir librement entre l’intéressement qui est versé tout de suite et la participation qui reste bloquée un certain temps, en contrepartie d’avantages fiscaux.

Comme la chancelière allemande Angela Merkel, Nicolas Sarkozy fait du contrôle des fonds spéculatifs (« hedge funds »), une priorité. Il veut pour assurer la sécurité des investisseurs imposer des règles plus strictes à ces fonds «extrêmement agressifs ». Le chef de l’Etat s’est également intéressé aux fonds souverains, ces fonds d’investissements contrôlés par des Etats comme la Chine, le Qatar ou la Russie. Pour Nicolas Sarkozy, le capitalisme financier a «besoin d’être moralisé » et les entreprises françaises « protégées ». Il souhaite donc faire de la Caisse des dépôts «un instrument de la politique de défense des entreprises et de promotion des intérêts économiques primordiaux de la Nation ».

De nouveaux instruments pour mesurer la croissance

Enfin, une réflexion sera menée sur la mesure de la performance économique de la France, au-delà du seul Produit national brut (PNB). Une mission notamment confiée à deux prix Nobel, l’Indien Amartya Sen et l’Américain Joseph Stiglitz, le deuxième présidant un comité d'experts. Ces nouveaux indices de mesure de la croissance devraient mieux prendre en compte la perception des Français qui «n’en peuvent plus de l’écart grandissant entre les statistiques qui affichent un progrès continu et des difficultés croissantes qu’ils éprouvent dans leur vie quotidienne. Cela mine la croissance, car plus personne ne croit en l’économie», estime Nicolas Sarkozy. 

Ce sont donc les instruments de mesure que le chef de l’Etat souhaite voir changer. Comme les chiffres du chômage, le calcul de la hausse des prix et du pouvoir d’achat tel que effectué actuellement par l’Institut national des statistiques (Insee) sont remis en cause de manière récurrente, notamment par les associations de consommateurs.

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