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Niger

Les deux journalistes français ont été libérés sous caution

par  RFI

Article publié le 18/01/2008 Dernière mise à jour le 19/01/2008 à 11:40 TU

Pierre Creisson et Thomas Dandois avaient été incarcérés le 21 décembre, avec leur chauffeur al-Hassane Bdourahman, après être entrés en contact avec les membres de la rébellion du nord Niger. Les autorités les accusaient d'atteinte à la sûreté de l'Etat pour un reportage dans le Nord du pays sur la rébellion touareg. Leurs avocats avaient introduit mercredi une demande de remise en liberté provisoire. Le juge d’instruction en charge de l’affaire a donc ordonné leur remise en liberté sous caution. Ils ont du verser dix millions de francs CFA (15 000 euros) chacun. Ils sont attendus samedi en début d'après-midi à Paris.

Thomas Dandois (à gauche) et Pierre Creisson (à droite).(Photo : DR/RSF)

Thomas Dandois (à gauche) et Pierre Creisson (à droite).
(Photo : DR/RSF)

Les deux journalistes qui travaillent pour la chaîne franco-allemande Arte, avaient obtenu une autorisation pour des reportages sur la grippe aviaire, mais en avaient profité pour en réaliser un autre sur la rébellion touareg du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la Justice). Ils ont ainsi été arrêtés et emprisonnés le 21 décembre, près de Niamey, et inculpés ensuite d’atteinte à la sûreté de l’Etat, un crime théoriquement passible de la peine capitale.

Plusieurs organisations humanitaires, dont Reporters sans frontières, se sont mobilisées en vue de la libération de Pierre Creisson et Thomas Dandois, ainsi que de leurs deux confrères nigériens Moussa Kaka (correspondant de RFI au Niger) et Ibrahim Manzo Diallo, directeur de l’hebdomadaire Aïr Info.

Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), s’est déplacé à Niamey, accompagné des frères des deux journalistes français. Ils ont pu rencontrer les autorités nigériennes, notamment le porte-parole du gouvernement de Niamey, qui s’est montré très à l’écoute de ses interlocuteurs. Robert Ménard s’est déclaré très heureux de la libération des deux journalistes français.

Robert Ménard

Secrétaire général de Reporters sans frontières

« J'espère que cela augure de bonnes nouvelles pour Ibrahim Diallo et pour Moussa Kaka. »

Les observateurs soulignent que la remise en liberté des deux journalistes français intervient dans un climat d’amélioration sensible des relations entre le Niger et la France. Après des mois de tension entre les deux Etats, le groupe français AREVA et les autorités nigériennes ont signé, dimanche, un nouvel accord de partenariat sur le prix de l’uranium et de nouveaux investissements de l’opérateur français au Niger. La patronne d’AREVA, Anne Lauvergeon, a personnellement évoqué le cas des deux journalistes français, lors de son entretien dimanche avec le président nigérien Mamadou Tandja.

La libération de Pierre Creisson et Thomas Dandois a été saluée vendredi matin à Paris par la présidence de la République. Selon David Martinon, porte-parole de l’Elysée, le président Nicolas Sarkozy « se réjouit de cette excellente nouvelle, il salue la décision de la justice nigérienne de libérer sous caution nos deux compatriotes. Le président a suivi cette affaire de très près, il s’en est entretenu hier avec le président Tandja pour essayer de faire avancer les choses. Le président Tandja lui avait fait part de son souci que les institutions nigériennes soient respectées, et notamment la justice ; cela a été le cas ».

A écouter

Le Gabon, médiateur dans la libération des journalistes

« C’est à la demande de l’Elysée (…) que le chef de l’Etat gabonais, un ami de longue date du président nigérien est intervenu en vue d’apaiser le climat entre Paris et Niamey ».

19/01/2008 par Pauline Simonet

Jean-Marie Bockel

Secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie

« Bien sûr une faute a été commise, mais elle a été vénielle, et la diplomatie a joué son rôle… Les négociations avec Anne Lauvergeon ont joué aussi un rôle… »

19/01/2008

Maître Coulibaly

Avocat des deux journalistes français

« Nous pensons que cela est une oeuvre judiciaire dont il faut saluer le courage et l'indépendance des auteurs, à savoir : les magistrats qui ont pris une telle décision. Ces libérations sont de bon augure pour Moussa Kaka et Ibrahim Manzo Diallo ».

19/01/2008 par Christine Muratet

Jean-Michel Creisson

Frère de Pierre Creisson, l'un des deux journalistes libérés

« On est très heureux… On n’était pas inquiet pour leur intégrité physique, le Niger est un Etat de droit…»

19/01/2008