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Kenya

En attendant de nouvelles médiations

Article publié le 20/01/2008 Dernière mise à jour le 20/01/2008 à 15:33 TU

Alors que les violences politiques et ethniques ont continué encore samedi, on a enregistré au moins 8 morts dans la vallée du Rift et dans l'Ouest, le Commissaire européen au développement Louis Michel a entamé des discussions avec le président Kibaki et l'opposant Odinga, en attendant l'arrivée de Kofi Annan, mardi. Dans toute la sous-région, les conséquences économiques de la crise se font dûrement sentir.

Louis Michel, Commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire.  

		(Photo : Commission européenne)
Louis Michel, Commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire.
(Photo : Commission européenne)

Le Mouvement démocratique orange, qui avait annoncé vendredi soir la fin des manifestations et une nouvelle stratégie visant à affaiblir le camp présidentiel ( le boycott des grandes sociétés appartenant à des proches de Mwai Kibaki), a tout de même annoncé une nouvelle journée de manifestations jeudi prochain, le 24 janvier. C'est dans ce contexte toujours très tendu qu'est arrivé à Nairobi le commissaire européen au Développement, Louis Michel, pour des entretiens avec le président Kibaki et l'opposant Raila Odinga. Il n'a pas voulu se montrer pessimiste.

Louis Michel

Commissaire européen au développement

« Je suis beaucoup moins pessimiste car ayant entendu les parties, j'ai constaté de grands espaces où l'on pouvait trouver des accords... Ce que je demande à toutes les parties, c'est de s'abstenir de violence... »

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20/01/2008 par Stéphanie Braquehais

Les violences post-lectorales au Kenya ont déjà un important impact sur les économies des pays voisins, particulièrement celles de l’Ouganda et du Sud-Soudan qui dépendaient presque exclusivement du port kényan de Mombasa pour leurs importations, notamment pétrolière. Le coût économique sera très important pour l'Ouganda :

De graves conséquences économiques pour la sous-région

Avec notre correspondant à Kampala

Les camions ne traversent plus le Kenya sans escorte militaire, et le port kenyan de Mombassa est totalement engorgé. Certaines marchandises en provenance du Kenya telles que les produits laitiers et alimentaires, ne sont plus exportées, d’autres, comme le pétrole et les matières premières utilisés par les industries, sont exportées avec difficulté. Dans certaines stations en Ouganda, le prix de l’essence, quand il y en a, a plus que doublé. Très dépendant du pétrole pour sa production d’électricité, le gouvernement ougandais a dû se résoudre à multiplier les coupures de courant dans la capitale.

A Djouba, au Sud-Soudan, pour pallier la rareté des biens en
provenance du Kenya, les autorités prévoient un renforcement du transport sur le Nil afin d’apporter plus de marchandises depuis Khartoum ; elles envisagent également d’ouvrir des routes vers l’Ethiopie au Rwanda, au Burundi et dans certaines parties de l’est de République démocratique du Congo ; les importateurs favorisent désormais le port tanzanien de Dar-es-Salam.

Ainsi, tous les voisins du Kenya tentent de trouver de nouvelles voies d’approvisionnement. Cela est d’autant plus nécessaire que les partisans du mouvement orange de Raila Odinga tentent de bloquer les routes au Kenya, pour accentuer la pression sur le président Kibaki.