par RFI
Article publié le 24/01/2008 Dernière mise à jour le 24/01/2008 à 14:44 TU
Le ministre français des Affaires étrangères se rend ces vendredi et samedi en RDC, à Kinshasa et à Goma. Une visite qui a pour but de réaffirmer le soutien de la France aux autorités congolaises. Bernard Kouchner doit s'entretenir avec le président Kabila et il devrait évoquer la situation dans l'est du pays et l'issue positive de la conférence pour la paix, la sécurité et le développement dans les Kivus.
Le chef de la diplomatie française doit ensuite se rendre à Kigali où il doit rencontrer le chef de l'Etat rwandais, Paul Kagame. C'est une étape majeure vers la normalisation des relations entre la France et le Rwanda. Ce dernier a rompu ses relations diplomatiques avec la France en novembre 2006. A l'origine du différend : certes les accusations de Kigali sur le rôle de la France durant le génocide, mais surtout l'émission par le juge français Jean-Louis Bruguière de mandats d'arrêts contre neuf proches du président Kagame dans l'affaire de l'attentat contre l'ancien président Habyarimana.
Le Rwanda a fait jusqu'à présent de la levée de ces mandats une condition non négociable, malgré les tentatives de rapprochement du côté français. Depuis son élection à la tête de l'Etat, Nicolas Sarkozy ne cache pas en effet son souhait de régler le contentieux entre les deux pays.
Le signe le plus tangible du rapprochement franco-rwandais est sans doute la rencontre des deux présidents en décembre dernier à Lisbonne en marge du sommet UE/Afrique. De son côté, le chef de la diplomatie française a reconnu que la France a commis des erreurs au Rwanda et une équipe a été envoyée en juillet dernier à Kigali pour cerner les problèmes.
Bernard Kouchner connait bien l'actuel chef d'Etat rwandais pour l'avoir rencontré au Rwanda durant le génocide. Selon une source diplomatique, « le ministre veut tester la volonté politique des Rwandais à avancer dans la voie de la réconciliation » en surmontant la question des mandats d'arrêts. En clair : Bernard Kouchner ne peut infléchir le cours de la justice française, souveraine en la matière.
Quelle sera dès lors la réaction de Paul Kagame ? Le Rwandais dispose d'une carte maitresse : le rapport non encore rendu public de la commission d'enquête rwandaise sur « l'implication de la France dans le génocide ».