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Kenya

Enfin, les pourparlers

Article publié le 30/01/2008 Dernière mise à jour le 30/01/2008 à 13:10 TU

Le président élu Mwai Kibaki et son opposant Raila Odinga ont enfin entamé mardi des pourparlers en présence du médiateur Kofi Annan, qui, à l'ouverture de ce dialogue, a estimé qu'il était possible de résoudre la crise politique immédiate d'ici 4 semaines, et les dossiers plus fondamentaux d'ici un an. Lors de la cérémonie officielle qui a été retransmise en direct sur des chaînes de télévision kényanes et étrangères, les deux adversaires politiques ont campé sur leurs positions, tout en lançant un appel au calme, alors que la violence continue sur le terrain. Douze personnes au moins ont été tuées mardi, portant le bilan des violences post-électorales à près de 1 00
Mwai Kibaki, Kofi Annan et Raila Odinga observent une minute de silence, en mémoire des victimes des violences qui ont commencé au lendemain du scrutin présidentiel du 27 décembre.( Photo : Reuters )

Mwai Kibaki, Kofi Annan et Raila Odinga observent une minute de silence, en mémoire des victimes des violences qui ont commencé au lendemain du scrutin présidentiel du 27 décembre.
( Photo : Reuters )

0 victimes.

Avec notre correspondante à Nairobi

« Il n’y a qu’un seul Kenya », a déclaré Kofi Annan, qui a déploré la mort de personnes innocentes.

Kofi Annan

Ancien secrétaire général de l'ONU, médiateur dans la crise kényane

« Les partis sont aujourd'hui disposés à négocier, ils ont choisi leurs représentants, faisons avancer les pourparlers. Concentrons-nous d'abord sur les questions et les mesures urgentes à prendre à court terme afin de pacifier le pays ».

Se sont ensuite exprimés les deux frères ennemis.

Raila Odinga évoque un Etat en train de s’effondrer, une violence devenue incontrôlable, et il conclut en affirmant à nouveau qu’il veut devenir le président de tous les Kenyans, qu’il ne s’adresse pas au gouvernement mais aux partis de l’Union nationale.

Raila Odinga

Chef du Mouvement démocratique orange, dans l 'opposition.

« Nous devons dire à nos populations que leurs dirigeants sont déterminés à travailler ensemble pour répondre à tous les problèmes en suspens. Certains de ces problèmes nés depuis l'indépendance peuvent se résumer par les termes suivants : disparité, corruption et tribalisme négatif ».

Mwai Kibaki lui affirme que la nation est à la croisée des chemins, il appelle à l’esprit d’unité, et encourage tous les responsables politiques à sillonner leurs régions pour appeler à la paix, puis il glisse qu’en tant que président, il a décidé un certain nombre de mesures, notamment la création de 32 postes de police supplémentaires pour sécuriser les camps de déplacés.

Mwai Kibaki

Président du Kenya

« Aujourd'hui, nous lançons le processus du dialogue national qui vise à répondre à la situation politique. Dès le départ, je veux témoigner de mon soutien et de celui du gouvernement à ce processus ».

Les deux adversaires continuent donc chacun à se considérer comme le président légitime, dans une sorte de dialogue de sourds dans la même veine que la rencontre de la semaine dernière.

Trois négociateurs ont également été nommés par les deux camps, dont Martha Karua, ministre d’Etat et qui fait partie des plus radicaux du clamp Kibaki, ou William Ruto du côté de l’ODM, accusé d’avoir organisé les violences dans la vallée du Rift, dont il est originaire.

La police kényane a reçu l'ordre de « tirer pour tuer » les pillards, les incendiaires et les personnes portant des armes ou bloquant les routes, selon les déclarations mercredi à l'AFP d'un officier de la police kényane, pour tenter d'endiguer les violences dans le pays.

A écouter

Apaisement précaire à Nairobi

« La situation semble calme à travers le pays, une manifestation pour la paix s'est même tenue dans le centre de la capitale...»

30/01/2008 par Raphaël Reynes

Kofi Annan

Ancien secrétaire général de l'ONU, médiateur dans la crise kényane

« Les partis sont aujourd'hui disposés à négocier, ils ont choisi leurs représentants, faisons avancer les pourparlers. Concentrons-nous d'abord sur les questions et les mesures urgentes à prendre à court terme afin de pacifier le pays ».

30/01/2008

Le sommet de l'Union africaine embarassé par la crise kényane

« Pour la délégation kényane, la venue du président Kibaki est logique puisqu’il a été démocratiquement élu... L’UA n'a pas pour habitude de critiquer les Etats membres, mais en coulisse des initiatives seraient en préparation... Odinga pourrait peut être venir…»

30/01/2008 par Jean-Karim FALL

John Holmes

Sous-secrétaire des Nations unies aux Affaires humanitaires

« Nous sommes en train d’organiser l’aide humanitaire. Le problème de base reste la violence et les attaques…»

30/01/2008 par Anne-Marie Mouradian

Les conséquences dramatiques de la crise sur l'économie de la région

« Ces barrages et cette violence ne semblent rien avoir de spontané. Cela vise aussi à paralyser l'économie kényane... Le port de Mombasa, vital pour toute la région, est engorgé...»

30/01/2008 par Gabriel Kahn