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Tchad

Les civils fuient la capitale

par  RFI

Article publié le 04/02/2008 Dernière mise à jour le 04/02/2008 à 11:52 TU

Selon le HCR, plusieurs centaines de Tchadiens, fuyant les violences de Ndjamena, se sont réfugiés dans la ville de Kousseri, au Cameroun.(Carte : C. Wissing / RFI)

Selon le HCR, plusieurs centaines de Tchadiens, fuyant les violences de Ndjamena, se sont réfugiés dans la ville de Kousseri, au Cameroun.
(Carte : C. Wissing / RFI)

Des milliers de Tchadiens fuient la capitale. Contrairement aux deux derniers jours, la nuit du 3 au 4 février a plutôt été calme. Ce matin, quelques coups de feu ont été entendus aux abords de Ndjamena et des témoins disent avoir entendu le bruit des hélicoptères. Autour du palais présidentiel où est retranché Idriss Deby, la garde présidentielle s’active pour assurer sa défense, en prévision d'une nouvelle attaque rebelle. Mais les habitants de Ndjamena fuient la capitale par milliers. Ils ont pris la direction du Cameroun.

L'armée tchadienne a affirmé hier soir avoir chassé les rebelles de Ndjamena, à l’issue d’une deuxième journée de combats. Avec la confusion provoquée par ces affrontements, une partie de la capitale tchadienne a été pillée. Le marché central a été incendié et dans l’est du pays la ville d'Adré a été hier la cible d'une attaque rebelle.

En clair, l’objectif de cette rébellion, qui s’est déclarée il y a trois ans, c’est de prendre la capitale, après une première tentative avortée il y a un an. Depuis hier soir, il n’y a plus de rebelles à l’intérieur de Ndjamena.

Les déclarations des deux parties sont contradictoires. D’un côté, l’armée loyaliste affirme avoir mis en déroute les rebelles -présentés comme des mercenaires à la solde du Soudan- et les avoir repoussés hors de la capitale. De l’autre côté, les rebelles affirment s’être installés à la sortie est de Ndjamena, pour laisser aux civils le temps de quitter le centre-ville, avant de lancer une nouvelle offensive.

Il faut donc rappeler que samedi et dimanche, les rebelles sont arrivés jusqu'aux abords du palais présidentiel. Et c’est du palais qu’Idriss Deby dirigerait les opérations destinées à sauver son régime.

Réuni hier en urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU n’est pas parvenu à s'accorder sur le texte présenté par la France et visant à condamner les attaques contre le gouvernement tchadien et toute tentative de déstabilisation par la force. Un texte qui appelait l'ONU à soutenir le gouvernement Deby par tous les moyens nécessaires. Une allusion à une éventuelle aide militaire.

Face à cette situation de crise, les civils tentent de quitter le pays. Hier, 700 ressortissants étrangers, dont la moitié environ de Français, ont été évacués par l'armée française vers le Gabon. Une partie d'entre eux sont arrivés hier soir à Paris en provenance de Libreville. Depuis trois jours des milliers de Tchadiens aussi essayent de fuir les combats et de quitter le pays. Ce matin, le mouvement d’exode des habitants de Ndjamena s’est accéléré. Ils se dirigent vers le Cameroun voisin.