Article publié le 15/02/2008 Dernière mise à jour le 15/02/2008 à 04:48 TU
Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
La Serbie et la Russie savaient que le Conseil de sécurité ne ferait rien. La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont un droit de veto, et ils soutiennent l'indépendance du Kosovo. L'objectif de Moscou et Belgrade était plutôt de dissuader les autres pays, qui pourraient être tentés de reconnaître l'indépendance.
« Il existe des dizaines de Kosovo à travers le monde », a prévenu le ministre serbe, Vuk Jeremic. Selon lui, ils n'attendent qu'un signal, pour faire sécession à leur tour. « Le Kosovo fera éternellement partie de la Serbie, a ajouté le ministre serbe, et Belgrade défendra son intégrité territoriale par tous les moyens, sauf la force », a-t-il précisé.
L'ambassadeur russe, Vitaly Churkin, a également jugé que l'indépendance violerait la résolution 1244 du Conseil de sécurité, adoptée après la guerre. Il a demandé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de prendre position contre. Il a aussi mis en garde les puissances occidentales contre les risques de violence à l'encontre la minorité serbe, pour empêcher une probable partition du Nord du Kosovo, qui est lui à majorité serbe.
Et même si ce n'est que pour la forme, le diplomate russe a promis de convoquer de nouveau le Conseil de sécurité, dimanche, pour protester contre l'indépendance, si elle est effectivement proclamée.