par RFI
Article publié le 26/02/2008 Dernière mise à jour le 26/02/2008 à 04:56 TU
Cinq ans après le début de la crise du Darfour, les bombardements et les attaques de milices pro-gouvernementales ont toujours lieu sur la région du Djebel Moun, un massif à l'ouest du Darfour, en bordure du Tchad. Le gouvernement soudanais peut toujours, en toute impunité, continuer une guerre sale contre les mouvements rebelles : la force hybride, censée sécuriser les populations, reste limitée en hommes et en moyens.
Cinq ans après le début de la crise, la situation au Darfour reste également toujours étroitement liée à celle du Tchad. Le Soudan arme et réarme les rebelles tchadiens, en espérant que le renversement d'Idriss Déby lui permettra de tarir toute source potentielle de soutien aux rebelles du Darfour. Il a obtenu l'effet inverse : les connexions tchadiennes des rebelles du Darfour sont à nouveau très claires. Un rapport de l'ONU raconte comment, fin décembre, 74 véhicules transportant des forces régulières tchadiennes sont entrés au Darfour ouest et ont fait la jonction avec des éléments du MJE (Mouvement pour la justice et l'égalité) au Djebel Moun... Selon nos informations, plusieurs factions rebelles du Darfour sont venues prêter main forte au pouvoir tchadien après l'attaque sur Ndjamena.
Cinq ans après le début de la crise, la guerre du Darfour, enfin, n'est plus tout à fait la même. Les mouvements rebelles s'efforcent de recruter et de lancer des attaques au delà du Darfour, vers l'Etat du Kordofan, plus au sud, faisant courir le risque d'un élargissement de la zone de crise.
Les arabes, de leur côté sont en plein réalignement. Des mouvements rebelles comme le MLS Abdulwahid, le MLS Abdulshafie (issus du Mouivement de libération du Soudan) et le MJE revendiquent de plus en plus la présence, en leur sein, de combattants arabes du Darfour sud et du Kordofan.
A écouter
Porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU au Soudan
« Dans la zone de Sirba, les gens n'ont plus beaucoup d'espoir dans la capacité de la communauté internationale à les protéger... Je pense à cette mère de 7 enfants qui en a perdu 6... On peut les comprendre...»
26/02/2008
Un des chefs historiques de la rébellion du Darfour, actuel dirigeant d'une des factions du MLS
« Il faut d'abord qu'on mette fin à la mise à mort de mon peuple, ensuite seulement on pourra parler de négociation... La paix... commencerait par le déploiement d'une force des Nations unies avec un mandat réel pour désarmer les janjaweeds »
26/02/2008 par Laurent Correau
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