Soudan / Tchad

Risques accrus d'un embrasement régional

Article publié le 10/02/2008 Dernière mise à jour le 10/02/2008 à 05:55 TU

L'ambassadeur soudanais auprès de l'ONU Abdulmahmud Mohamed et le général Martin Luther Agwai, commandant de la Minuad, après la signature d'un accord sur les conditions d'intervention de la Minuad, samedi 9 février à Khartoum.
( Photo : AFP )

L'armée soudanaise a confirmé samedi avoir mené des attaques la veille dans l'Ouest du Darfour, selon son porte-parole elle a réussi à chasser les rebelles de ces régions vers le Tchad. Les combats ont fait plusieurs dizaines de morts et ce sont les populations civiles qui paient le prix : les humanitaires et l'ONU s'inquiètent. Des événement qui ont paradoxalement lieu le jour même où la Minuad, la force de paix conjointe ONU / UA, devient opérationnelle au Darfour.

Au siège des Nations unies à New York, on ne cache pas son inquiétude : la situation au Darfour a été exacerbée par les violences au Tchad de ces derniers jours, estime Jean-Marie Guéhénno, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix. Le responsable onusien désigne par là les récentes hostilités au Darfour Ouest entre les forces soudanaises et les rebelles du Mouvement justice et égalité, le MJE.

Selon les informations de RFI, cette offensive menée vendredi par les partisans de Karthoum et les jenjawids aurait entièrement détruit plusieurs villages. Des attaques caractérisées par la violence et la sauvagerie contre des populations civiles, nous a-t-on dit.

Des sources diplomatiques estiment que l'offensive d'envergure contre plusieurs localités au nord d'Al Geneina, dans la zone contrôlée par le MJE, ressemble à une revanche de Karthoum qui a subi à la fin de l'année passée des attaques de ses positions dans la même région.

Pour certains observateurs, cette offensive était plus que prévisible. Khartoum aurait simplement profité de l'engagement du MJE aux côtés des forces tchadiennes dans le contrôle de Ndjamena pour reprendre position dans le Darfour Ouest.

A moins, estiment d'autres, que la concomitance de la bataille de Ndjamena et la reprise des combats au Darfour ne soit pas fortuite.

Selon un haut responsable de l'ONU, le conflit larvé entre le Tchad et le Soudan par groupes de rebelles interposés menace de déboucher sur un conflit plus large, et compromet les efforts de paix.

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Des événements qui ont eu lieu alors que paradoxalement, samedi la Minuad, la force hybride de paix ONU / UA, devenait officiellement opérationelle. 

Le gouvernement soudanais et la force hybride ont conclu un ultime accord à Khartoum samedi, qui devrait permettre aux soldats de la paix de pouvoir travailler dans les conditions qu'ils souhaitent.