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Kenya

Le Parlement entérine l’accord de réconciliation nationale

par  RFI

Article publié le 18/03/2008 Dernière mise à jour le 18/03/2008 à 23:30 TU

Le président kenyan Mwai Kibaki (g) et le leader de l’opposition Raila Odinga.(Photo : Reuters)

Le président kenyan Mwai Kibaki (g) et le leader de l’opposition Raila Odinga.
(Photo : Reuters)

L’Assemblée nationale kényane a adopté mardi, à l’unanimité, un amendement constitutionnel qui crée la fonction de Premier ministre et deux postes de vice-Premier ministre. Ce vote constitue une étape importante dans la mise œuvre de l’accord de partage du pouvoir signé, le 28 février dernier, entre le président Mwai Kibaki et le leader de l’opposition Raila Odinga, sous l’égide de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Odinga devra en principe assumer la primature, aux termes de cet accord en vue de l’apaisement du climat politique. Le Kenya est plongé dans une grave crise depuis la réélection contestée de Kibaki, le 27 décembre. Les violents incidents politico-ethniques qui se sont produits dans plusieurs zones du pays ont fait près de 1 500 morts et plus 300 000 déplacés.

L’amendement constitutionnel a été approuvé, mardi après-midi, par les 200 députés présents dans l’Assemblée qui compte un total de 222 sièges. Le poste de Premier ministre reviendra au chef du parti ayant le plus grande nombre de sièges parlementaires, en l’occurrence Raila Odinga candidat malheureux à l’élection présidentielle, un scrutin entaché de fraudes, selon de nombreux observateurs. Outre la création du poste de Premier ministre, l’accord de partage de pouvoir prévoit également la formation d’un gouvernement de grande coalition, composé de membres du Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga et du Parti de l’unité nationale (PNU) de Mwai Kibaki.

Selon les termes de la Constitution, le Premier ministre kényan aura « l’autorité pour coordonner et superviser l’exécution des prérogatives du gouvernement », ce qui pourrait susciter, selon les observateurs, des interprétations divergentes et des polémiques. Mwai Kibaki, qui a voté le texte en tant que député de la circonscription d’Othaya (centre), s’est déclaré optimiste, en affirmant : « Nous sommes à présent confiants qu’ne solution permanente à la crise va être trouvée ».

Vote à l'unanimité

« Le président Mwai Kibaki a tenu à faire une apparition exceptionnelle. Lors d’un long discours qui se voulait à la fois émouvant et émaillé de quelques traits d’humour sur les divisions passées a appelé à une nouvelle Constitution d’ici un an, rappelant que tous les Kényans avaient leur place dans toutes les provinces du pays. Raila Odinga quant à lui proposait la tenue d’une conférence sur la question ethnique afin que les rancunes intercommunautaires et les préjugés puissent être discutés en toute transparence »

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18/03/2008 par Stéphanie Braquehais