par Myriam Berber
Article publié le 19/03/2008 Dernière mise à jour le 19/03/2008 à 16:54 TU
Le personnel de la City à Londres commence à faire les frais de la crise des subprimes.
(Photo : Wikimedia)
Le bilan de la crise des crédits immobilier à risques (« subprimes ») continue de s’alourdir. Aux pertes économiques s’ajoutent désormais la facture sociale. A l’automne dernier, seuls les établissements américains spécialisés dans le crédit hypothécaire ont procédé à des licenciements massifs. Ces derniers mois, plusieurs banques américaines ont annoncé des plans de réduction d’effectifs de plusieurs milliers d’emplois, notamment dans les métiers de la titrisation.
Dernière victime en date : la banque d’affaires américaine Bear Stearns. Cette dernière, à cours de liquidités, abandonnée de ses client et prêteurs, n’a eu d’autre choix que d’accepter l’offre de sa rivale JP Morgan Chase, à un prix dérisoire de 236 millions de dollars, soit deux dollars par action. Une fois l’opération de rachat bouclée, près de 7 000 salariés devraient perdre leur emploi.
8,3 millions de personnes dans la finance
D’autres symboles de la finance ont commencé à réduire leurs effectifs. Le numéro un américain Citigroup qui est engagé dans un vaste plan de restructuration, a annoncé la suppression de 4 200 emplois après 17 000 décidées en avril dernier. La quatrième banque d’affaires des Etats-Unis, Lehman Brothers, a annoncé la suppression de 5% de ses postes dans sa division de banque d’investissement, soit environ 1 400 personnes. L’établissement avait déjà licencié depuis août dernier plus de 3 000 personnes. Merrill Lynch aurait pour sa part procéder à près de 1 600 suppressions d’emplois.
La seule à tirer son épingle du jeu est la banque d’affaires new-yorkaise Goldman Sachs dont les effectifs ont augmenté de 4% sur un an. Outre-Atlantique, le secteur de la finance emploie environ 8,3 millions de personnes. Si l’on en croit les dernières prévisions des cabinets spécialisés, les entreprises financières américaines ont annoncé la suppression de plus de 22 000 postes depuis le début de l’année.
Un plan social en préparation chez Natixis
Pour l’heure, les établissements bancaires américains payent le plus lourd tribut. Mais le mouvement commence à prendre de l’ampleur en Europe, Royaume-Uni en tête. Pour faire face aux pertes liées à la crise des subprimes, les banques cherchent à contrôler au maximum leurs coûts. Le Center for Economic Business Research prévoit plus de 10 000 licenciements dans la finance à la City d’ici à la fin de l’année.
La Northern Rock qui a été nationalisée en février par le gouvernement britannique, paye aussi bien cher les retombées de cette crise. Car si cette banque britannique n’a pas investi dans les crédits hypothécaires à risques, elle a été victime du manque de liquidités et de la crise du crédit qui a suivi. La Northern Rock a annoncé mardi 17 mars 2008, qu'elle allait réduire d'un tiers son personnel sur une période de trois ans. Un peu plus de 2 000 personnes sont concernées. La première banque suisse, UBS, envisage elle aussi, de réduire son personnel de 10%, soit 8 000 salariés. En France, Natixis, la filiale commune des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, prépare un plan social qui toucherait entre 400 et 500 personnes en interne et 1 000 emplois indirects.