par Myriam Berber
Article publié le 07/03/2008 Dernière mise à jour le 07/03/2008 à 17:37 TU
La crise financière provoquée par le crédit immobilier à risque subprimes aurait coûté environ 103 milliards d’euros pour l’ensemble du secteur bancaire dans le monde, selon une étude de la banque suisse UBS.
Le courtier Merrill Lynch, la première banque américaine Citigroup et le numéro un helvétique UBS ont, à elles seules, déjà annoncé plus de 32 milliards d’euros de dépréciations. Il s’agit pour l’heure d’une première estimation, cette crise étant loin d’être purgée.
Pour l’heure, les établissements bancaires américains payent le plus lourd tribut. Mais les banques européennes sont loin d’être épargnées, à l’instar des déboires survenus aux groupes allemands SachsenLB ou IKB. La Northern Rock a également payé un lourd tribut. Car si cette banque britannique n’a pas investi dans les crédits hypothécaires à risques, elle a été victime du manque de liquidités et de la crise du crédit qui a suivi.
De nouvelles dépréciations dans les mois à venir
L’addition des pertes enregistrées par les banques françaises dépassent 11 milliards d’euros. En France, si BNP Paribas est la moins touchée par la crise avec 1 milliard d’euros de pertes, l’établissement qui jusqu’à présent a enregistré le plus de dépréciations, est le Crédit Agricole, à travers sa filiale d’investissement Calyon, avec 3,3 milliards d’euros. Pour sa part, la Société Générale annonce des pertes de 2 milliards.
Les groupes Banque Populaire et Caisse d’Epargne n’échappent pas à cette crise financière mondiale. L’impact se chiffre à 1,3 milliard d’euros pour chacun des deux établissements via deux institutions. D’abord, le rehausseur de crédit américain CIFG, un organisme chargé de garantir un apport financier aux banques contre la défaillance de certains titres, dont ceux indexés sur les fameux crédits hypothécaires à risque souscrits par les ménages américains. Ensuite, les comptes de Natixis, la filiale commune des Banque Populaire et des Caisse d’Epargne.
Conséquence de cette crise, plus de la moitié des établissements ont durci leur condition d'octroi de crédit, selon la Banque de France. Une situation qui devrait perdurer. Selon Goldman Sachs, la banque d’affaires new-yorkaise, les grands courtiers américains vont présenter de nouvelles dépréciations dans les mois à venir, en raison de leur exposition aux crédits immobiliers à risque. Au total, la banque estime que celles-ci iront de 1 à 12 milliards de dollars par établissement. Selon elle, la plus touchée serait Citigroup. Même constat de la Réserve fédérale américaine. Fin février, son président Ben Bernanke, a estimé devant la commission bancaire du Sénat américain, que la crise du marché du crédit allait «probablement entraîner certaines défaillances parmi les petites banques, et notamment les banques régionales qui ont lourdement investi dans l’immobilier ».