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Finances

Les marchés toujours inquiets

par Myriam Berber

Article publié le 14/12/2007 Dernière mise à jour le 14/12/2007 à 18:55 TU

La bourse de Chicago le 11 décembre 2007.(Photo : Reuters)

La bourse de Chicago le 11 décembre 2007.
(Photo : Reuters)

Après les interventions des banques centrales, les marchés financiers ont nettement reculé jeudi et vendredi. Le plan concerté de la Réserve fédérale américaine et ses homologues a été jugé peu convaincant. Cette action a alimenté les inquiétudes des investisseurs sur la gravité de la crise des crédits immobiliers à risque («subprimes»).

Les marchés financiers ne sont pas rassurés, loin de là. La décision lancée mercredi par les grandes banques centrales d’injecter graduellement 80 milliards de dollars dans les circuits financiers, n’a pas eu le résultat escompté. L’annonce a, dans un premier temps, soulagé les marchés, puis les a ensuite déboussolés. Une certaine dose d’aversion au risque a, en effet, fait son retour. La journée de jeudi s’est soldée par un recul généralisé des indices boursiers, perdant en moyenne 2% en Europe. Dans le sillage des autres Bourses mondiales, Wall Street a passé la quasi-totalité de la séance de jeudi à la baisse, pour parvenir à redresser la barre en toute fin de séance. Vendredi, la Bourse de Paris a affiché une certaine morosité puis s’est ressaisie en fin de séance, avec une hausse de 0,26% en clôture.

Destinée à soulager les marchés, cette annonce a eu finalement un effet inverse. Les investisseurs ont cru voir dans cette action le signe d’une aggravation de la crise des crédits immobiliers à risque (« subprimes ») qui, depuis l’été, fait grimper les taux d’intérêts interbancaires et durcit les conditions de crédit. Pour bon nombre d’analystes financiers, la donne n’est pas vraiment modifiée : «C’est un premier pas, mais cela n’est pas suffisant. Le marché devrait rester volatil un certain temps encore, avec des mouvements exagérés vers le haut et vers le bas ».  

Assèchement du crédit et inflation

De l’avis de Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe qui représente les ministres des Finances de la zone Euro, « l'action concertée de cinq grandes banques centrales va dans la bonne direction ». Reste que, selon lui, «la crise va se poursuivre un bon moment pendant l'année 2008 ». Les analystes craignent, par ailleurs, que le volume de liquidités offert par les banques centrales, environ 80 milliards de dollars au total, ne soit pas suffisant pour répondre aux besoins des institutions financières. Ils estiment, en effet, que le retour de l’inflation dans la zone euro ne va pas encourager la Banque centrale européenne (BCE) à baisser ses taux directeurs, ce qui va se traduire par une baisse de l’offre du crédit sur les marchés.

La situation est différente aux Etats-Unis où le ralentissement de l’économie pourrait conduire la Fed à baisser ses taux directeurs, une manière pour la Réserve fédérale américaine de limiter les effets de la récession. Les difficultés des marchés bancaires et immobiliers, jointes à la faiblesse persistante du dollar et au prix élevé du prix du pétrole font également accroître les risques de récession. Un marché américain d’autant plus nerveux que sont attendus une nouvelle série de résultats de banques américaines. Le coup d’envoi a été donné, jeudi, par Lehman Brothers, qui, en dépit de résultats record pour l’exercice 2007, a enregistré un recul de 12% de son bénéfice net au quatrième trimestre.