Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Comores

Le débarquement à Anjouan est en cours

par  RFI

Article publié le 25/03/2008 Dernière mise à jour le 25/03/2008 à 16:01 TU

Les troupes tanzaniennes de l'Union africaine pendant un exercice à Fomboni, aux Comores, le 22 mars 2008. (Photo : AFP)

Les troupes tanzaniennes de l'Union africaine pendant un exercice à Fomboni, aux Comores, le 22 mars 2008.
(Photo : AFP)

Les premiers tirs à l'arme lourde ont été entendus vers 2h00 TU. Les trois principales villes de l'îe séparatiste seraient passées sous contrôle des troupes de l'armée fédérale et de l'Union africaine, mais des combats auraient encore actuellement lieu à Ouani, où se trouvent l'aéroport et la présidence de l'île séparatiste. L'opération « Démocratie aux Comores » a commencé.

Les premiers tirs à l'arme lourde ont été entendus ce matin vers 2h00 Temps Universel. Des explosions ont également pu être entendues à Mutsamudu, et deux bateaux de transport de troupe de l'armée fédérale comorienne ont été aperçus dans une baie située en face de l'aéroport de Mutsamudu, du dépôt d'hydrocarbures et à quelques kilomètres seulement de la présidence anjouanaise.

Selon l'envoyé spécial de RFO à Anjouan, les troupes de l'Union africaine et du gouvernement fédéral comorien ont déjà pu débarquer et maîtriser les trois principales villes de l'île : Ouani, Mutsamudu et Domoni. La prise de contrôle de Domoni s'est faite selon lui sans violences, tandis qu'il y aurait eu un accrochage à Mutsamudu, la capitale de l'île. Selon l'AFP, des combats auraient lieu à Ouani, où se trouvent l'aéroport et la présidence de l'île, d'épaisses fumées noires s'élèveraient au dessus de la ville, et on entend des explosions d'obus et des rafales d'armes automatiques. A Domoni maintenant, l'envoyé spécial de RFO signale des scènes de fraternisation entre la population et les soldats soudanais.

Ce déclenchement de l'opération « Démocratie aux Comores » fait suite au feu vert donné hier par le président de l'archipel Ahmed Abdallah Sambi. Dans l'après-midi d'hier, des hélicoptères de l'armée comorienne ont largué des tracts sur Mutsamudu qui invitaient la population à rester chez elle, en raison de l'imminence de l'intervention.

Un enjeu stratégique et économique

C'est l'épilogue d'une longue crise, qui a démarré avec la réélection de Mohamed Bacar à la présidence de l'île d'Anjouan le 10 juin dernier. L'élection est rejetée par le gouvernement fédéral comorien, selon qui ce srutin s'est tenu dans l'illégalité totale. Et très vite, trois jours plus tard, dès le 13, le gouvernement fédéral comorien envisage la possibilité d'une option militaire.

Les médiations engagées par la communauté internationale échouent et le 20 février dernier, l'Union africaine décide donc qu'elle apportera son soutien militaire et logistique à la future opération. Les premiers militaires africains ont commencé à se baser il y a quelques jours, le 20 mars sur l'île de Mohéli dans l'attente de l'attaque sur Anjouan.

Il faut rappeler que cette île d'Anjouan est un enjeu économique important pour l'archipel. C'est à Anjouan qu'est situé le seul port en eau profonde des Comores et c'est donc une source de revenus importante, notamment en raison du transport de containers. Selon le représentant de l'UA aux Comores, 30 000 containers transitent chaque mois par le port de Mutsamudu.

A écouter

Abdourahim Saïd Bacar, porte-parole du gouvernement : « l'opération progresse très bien »

« Mutsamudu est sous contrôle... Ouani aussi...»

25/03/2008 par Laurent Correau

Mohamed Bacar Dossar, directeur du cabinet du président Sambi

« Les forces de l'AND et de l'UA ont pris pied en trois points, à Domoni, Ouani et aux alentours de Mutsamudu. Une bonne partie des militaires sont déjà descendus sur l'île et sont en train de progresser ».

25/03/2008 par Laurent Correau