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Transport aérien

Air France-KLM revoit son offre de reprise d'Alitalia

par Myriam Berber

Article publié le 27/03/2008 Dernière mise à jour le 28/03/2008 à 06:47 TU

Le président de la compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta.(Photo : AFP)

Le président de la compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta.
(Photo : AFP)

Air France-KLM, dont une première offre de reprise d’Alitalia avait été rejetée par les syndicats, s’apprête à déposer une nouvelle proposition vendredi 28 mars 2008. Le président de la compagnie franco-néerlandaise, Jean-Cyril Spinetta, a promis de modifier le volet social de son plan de reprise du transporteur italien. Il est prêt à poursuivre les discussions avec les syndicats d’Alitalia au-delà de la date butoir du 31 mars. Des négociations sur fond de campagne électorale.

Le président d’Air France-KLM va présenter, vendredi 28 mars 2008, une nouvelle offre de reprise de la compagnie aérienne italienne Alitalia. Le groupe franco-néerlandais est en effet depuis la mi-mars en négociations exclusives, mais les 154 millions d'euros mis sur la table ne convainquent pas tout le monde. Le gouvernement de Romano Prodi, de centre-gauche, qui détient 49,9% du capital a donné son feu vert mais les syndicats de l’entreprise s’opposent au plan de Jean-Cyril Spinetta, le président de la compagnie franco néerlandaise. Ils craignent les suppressions d'emplois et un désengagement du hub de Milan, dans le nord de l’Italie.  

Air France-KLM, qui a écouté certaines des critiques des syndicats, est prête à modifier le plan de suppressions d’emplois qui prévoyait 2 100 licenciements dans le secteur aérien et la maintenance – dont 1 600 dans la compagnie Alitalia elle-même et 500 dans sa filiale Alitalia Servizi. Ainsi, les 180 pilotes de la branche cargo pourront, d’ici 2010, être transférés vers Air France et KLM. Le groupe franco-néerlandais, qui a menacé à plusieurs reprises de se retirer si les actionnaires ou les syndicats ne s’inclinaient pas avant la date butoir du 31 mars, a également changé de position sur cette question. Il se dit prêt à prolonger le dialogue avec les syndicats au-delà de cette échéance.

Alitalia au centre de la campagne électorale

Pourtant, le groupe franco-néerlandais ne devrait pas revenir sur les grandes lignes de son projet, et notamment de recentrer l’activité sur Rome au détriment de l’aéroport de Milan-Malpensa, d’où deux tiers des vols devraient être supprimés. L’arrêt de l’activité cargo y est également programmé pour 2010. L’objectif est de dégager un profit opérationnel dès 2009 et de renouveler la flotte d’Alitalia à partir de 2010. De quoi permettre à la compagnie italienne de sortir de la faillite. Alitalia, qui perd plus d'un million d'euros par jour, a accumulé plus d'un milliard d'euros net de dettes. Le cours de son action a chuté de 30 % en seulement trois mois.

Les négociations se poursuivent en pleine campagne électorale, les élections législatives ont lieu les 13 et 14 avril prochains. Silvio Berlusconi, qui dirige l'opposition et que les sondages placent en tête pour remplacer le président du Conseil sortant Romano Prodi, a d'ores et déjà annoncé qu'il opposerait son veto en cas de reprise d'Alitalia par le groupe franco-néerlandais si son offre n'était pas modifiée.

Silvio Berlusconi, qui veut conserver Alitalia dans le giron italien, milite en faveur d’Air One, la seconde compagnie du pays, en nombre de vols et de passagers. Air One a déjà vu sa première offre rejetée au bénéfice du projet franco-néerlandais. Elle se dit à présent prête à faire une nouvelle offre dans un délai de trois à quatre semaines. Entretenant la confusion, Silvio Berlusconi parle également d’une éventuelle offre de rachat d’Alitalia par un consortium 100% transalpin comprenant la banque d’affaires Mediobanca, le pétrolier Eni et l’entreprise d’habillement Benetton. Après le démenti de Mediobanca et d’Eni, Berlusconi est revenu, jeudi 27 mars 2008, sur ses déclarations au quotidien La Stampa concernant la mise sur pied d'une contre-offre italienne sur Alitalia. Entre économie et politique, le débat risque de se poursuivre tout au long de la campagne, pour l' heure, les services du président du Conseil n' ont pas voulu commenter les déclarations de Silvio Berlusconi.