Article publié le 02/04/2008 Dernière mise à jour le 02/04/2008 à 04:40 TU
L'opposant Morgan Tsvangirai a donné une conférence de presse, le 1er avril 2008, à Harare.
(Photo : Reuters)
Trois jours après les élections générales, les résultats continuent de tomber au compte-gouttes, province après province. L'attente est longue pour les Zimbabwéens. Concernant le résultat de l'élection présidentielle, des rumeurs donnent l’opposant Morgan Tsvangirai en tête, mais ce dernier refuse de se déclarer vainqueur et préfère attendre le verdict de la Commission électorale.
Avec notre correspondant dans la région, Nicolas Champeaux
Morgan Tsvangirai a refusé de déclarer sa victoire préférant attendre que la Commission électorale prononce officiellement les résultats. C'est un revirement, car il y a encore deux jours les hauts cadres de son parti préparaient la population à manifester contre les résultats truqués de cette même Commission.
Tsvangirai s'est-il fait dire que Robert Mugabe était prêt à admette sa défaite ? L’opposant a en tout cas infirmé des rumeurs qui faisaient état d’entretiens qu’il aurait eu avec des conseillers de Mugabe pour aborder les modalités d’un départ du président octogénaire.
Tourner la page Mugabe
Toujours est-il, que lors de sa conférence de presse hier soir, Morgan Tsvangirai a adopté un ton très présidentiel. Même en cas de deuxième tour, il serait bien placé pour l’emporter, car il pourra compter sur les voix du candidat indépendant Simba Makoni
Reste l'obstacle militaire. La hiérarchie des forces armées a dit en pleine campagne qu'elle n'accepterait de servir personne d'autre que Mugabe, mais plusieurs sources indiquent que les militaires seraient désormais disposés à accepter l'éventualité d'une victoire de Tsvangirai.
L’ancien syndicaliste s'emploie sans relâche depuis plus de dix ans à tourner la page Robert Mugabe, une page lourde mais dont les jours au pouvoir semblent menacés.
Maison Blanche: les électeurs ont voté pour le changement |
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du C’est la presse américaine qui la première a affirmé hier matin que des négociations étaient en cours entre le pouvoir et l’opposition au Zimbabwe, et que Robert Mugabe était quasiment prêt à quitter le pouvoir. Des rumeurs relayées dans la journée par une source anonyme au sein du Département d’Etat. Les dénégations des deux parties n’y ont pas fait grand-chose, les télévisions et les sites internet aux Etats-Unis continuent de spéculer sur ce qui serait, évidemment, un spectaculaire retournement de situation. Le Zimbabwe est considéré par les Etats-Unis comme l’un des pires régimes du continent africain. « Mugabe lui-même est la honte de l’Afrique », a déclaré il y a quelques jours la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, qui a cessé depuis longtemps de prendre des gants avec un chef d’Etat qui le lui rend bien. Côté officiel, les autorités américaines ont multiplié les déclarations hier, en condamnant fermement par avance tout ce qui pourrait ressembler à un trucage des élections. « Il est clair que le Zimbabwe a voté pour le changement », a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, en pressant la Commission électorale de se dépêcher de publier les résultats. |
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