France

PS : l'assaut...

par Patrice Biancone

Article publié le 03/04/2008 Dernière mise à jour le 03/04/2008 à 16:55 TU

François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste.
(Photo : D. Kianpour/RFI)

Croissance en berne. Prévisions économiques plus que modestes. Et coupes claires dans les budgets de l’Etat. Les socialistes ont choisi de mener l’offensive contre « la rigueur extrême » décidée par le gouvernement. Pour eux, nul doute, à terme, qu’un plan de hausse des impôts est en préparation. Ils réclament l’annulation du paquet fiscal voulu par Nicolas Sarkozy au lendemain de son élection…

Grand pourfendeur des « dissimulations » et des « subterfuges » du gouvernement. Après la victoire aux élections municipales, François Hollande a fixé la stratégie du Parti socialiste (PS) pour les mois à venir. L'option retenue par le premier secrétaire se résume simplement : occupation du terrain par des offensives tous azimuts ; attaques en piqué sur les points faibles de la gestion gouvernementale ; dénonciation des promesses de campagne non tenues...

« Chef de guerre »

Alors que la France connaît un contexte économique difficile et à l'heure où les responsables politiques polémiquent sur un possible plan de rigueur redouté par les Français et dénoncé par la gauche, François Hollande entend ainsi produire du consensus à peu de frais. La victoire aux élections municipales l'a relégitimé. Il s'agit désormais pour lui de crédibiliser son action et de profiter de l'avantage acquis pour préparer le congrès fixé en novembre prochain. Le premier secrétaire, qui ne s'exclut pas de la compétition prévue en 2012, veut être en position de force pour ce rendez-vous, mais sans l'avouer. Prudent, Il sera donc « chef de guerre » et s'engagera au nom du collectif qui pourra, en retour, apprécier ses capacités à faire le juste choix. Finalement, rien de tel que l'assaut contre un adversaire identifié pour souder les militants, pense François Hollande... Rien de tel, non plus, qu'un général vainqueur pour stimuler la fierté des combattants et obtenir leur reconnaissance.

François Hollande ne sera pas candidat à sa succession au poste de premier secrétaire. Il l’a dit. Mais il se compte parmi les possibles postulants à la candidature de la candidature à l'élection présidentielle face à Ségolène Royal et d'autres dont, peut-être, Bertrand Delanoë, le maire de Paris, qui bénéficie d'une bonne cote de popularité auprès des militants. Si François Hollande parvient à convaincre en attaquant le gouvernement Fillon sur l'ensemble des problèmes économiques et sociaux, alors la perspective d'une politique alternative prendra corps, alors il pourra revendiquer un rôle pour l’après-congrès…

Le paquet fiscal : « erreur volontaire…»

La gauche face à la droite. Ou un projet de gauche contre un projet de droite. C'est ce que réclament les militants. C'est tout le sens que prend la dénonciation répétée du paquet fiscal par tous les socialistes. C’est une « erreur volontaire », dit aujourd'hui Michel Sapin, le secrétaire national PS à l'Economie, qui juge par ailleurs que les conséquences de la crise sont devant nous. On retiendra que l'ancien ministre de Lionel Jospin est intervenu à la veille du Conseil de modernisation des politiques publiques qui devrait permettre au gouvernement d’examiner différentes mesures pour faire face aux difficultés budgétaires. Et quelques jours seulement avant l’examen de la première motion de censure déposée contre le gouvernement de François Fillon sur l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan…

Un tir de barrage et une démarche préventive des socialistes qui se posent en défenseurs des plus faibles. Ils réclament notamment des mesures en faveur du pouvoir d'achat, la restauration de la compétitivité des entreprises et la réduction des déficits publics de la dette par la modification des règles de gestion financière... C’est ainsi. Et ainsi seulement, assurent-ils, que l’on évitera une hausse générale des impôts...