Article publié le 04/04/2008 Dernière mise à jour le 04/04/2008 à 20:30 TU
Après deux jours de débats entre les pays membres de l’OTAN, le président russe Vladimir Poutine vient se joindre à eux ce vendredi à Bucarest. A la grande joie de Moscou, les participants ont repoussé à plus tard les perspectives d'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine. En revanche, Moscou apprécie moins l’accord entre les Etats-Unis et la République Tchèque sur l'implantation d'éléments du bouclier antimissile américain en Europe. Satisfaction mitigée du côté de George Bush alors que le sommet s’achève. Nicolas Sarkozy, lui, affiche son contentement.
Avec notre envoyé spécial à Bucarest,
« Il ne vous a pas semblé qu'il s'est passé des choses à ce sommet ? », demande le président Sarkozy aux journalistes, avec un air fanfaron.
Il est vrai que l'annonce de l'envoi en Afghanistan d'un bataillon français supplémentaire, a suscité des vocations parmi les autres pays membres. Le président Bush, ravi de cette fin de l'exception française, a bien voulu qualifier pour la première fois l'Europe de la défense, « d'utile et de nécessaire ».
Un tournant historique par ailleurs pour le président français qui estime être en mesure désormais de peser sur les décisions de l'Alliance. Et par exemple, d'avoir bloqué, de concert avec l'Allemagne, une procédure d'adhésion que le président Bush aurait voulu lancer pour la Macédoine, la Géorgie et l'Ukraine, au risque de défier, inutilement peut-être, la Russie.
« Ce n'est pas l'OTAN ou l'Europe de la défense, c'est l'Alliance et l'Europe de la défense. »
Vladimir Poutine qui participe ce vendredi, pour la première fois à un conseil OTAN-Russie au sommet, dans ce même ex-Palais du Peuple de Bucarest, a des raisons d'être satisfait, même si, à la suite du président Bush, Nicolas Sarkozy assure avoir expliqué au président russe qu'il ne pouvait y avoir de véto de sa part : Yalta, c'est fini.
« L'Allemagne et la France partagent la même analyse sur l'élargissement de l'OTAN [...] Nul n'a de droit de véto à poser, mais il faut se donner le temps. »
Reste, à l'issue d'un sommet qui semble avoir fait bouger les lignes, à définir les modalités du retour complet dans les structures dirigeantes de l'OTAN, du fils prodigue français qui s'en tenait éloigné depuis 40 ans, et à mieux définir les prérogatives et les terrains d'action d'une organisation transatlantique, de plus en plus sans frontières.
Ministre de la Défense
Les opérations internationales de maintien de la paix, de stabilisation, durent toujours sur de longues périodes.
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