par RFI
Article publié le 12/04/2008 Dernière mise à jour le 12/04/2008 à 15:18 TU
La ville de Lusaka en Zambie accueille le sommet extraordinaire sur le Zimbabwe de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ce samedi 12 avril.
(Photo : AFP)
L'ombre de Londres |
Avec notre correspondant à Johannesbourg, Nicolas Champeaux Le gouvernement de Harare avait déjà minimisé l'importance du sommet, mais aujourd'hui il est allé bien plus loin. Le chef de la délégation ministérielle envoyée par Robert Mugabe à Lusaka a, à demi-mot, accusé les chefs d'Etat de la SADC d'agir en pantins de la Grande-Bretagne. « Il est clair que ce sommet est parainné par Londres », a dit le ministre de la Justice zimbabwéen, Patrick Chinamasa, avant d'ajouter : « Inviter le chef d'un parti d'opposition à un sommet de chefs d'Etat c'est du jamais vu ». Chinamasa a cherché de nouveau à justifier le retard pris dans l'annonce des résultats des élections du 29 mars, en citant l'exemple des élections présidentielles au Etats-Unis en 2000. « Il avait fallu des semaines aussi, là-bas, pour recompter les votes en Floride », a-t-il expliqué. C'est à peu de choses près ce qu'à dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain, Ronnie Mamoepa, ce vendredi. Si le porte-parole de la démocratie sud-africaine reprend à son compte les arguments de Harare, il est peu probable au Thabo Mbeki ait invité Robert Mugabe à quitter le pouvoir à Harare ce samedi matin. C'est pourtant ce que demande avec insistance l'opposition MDC depuis plusieurs jours. |
« C'est un moment historique pour la SADC et un moment décisif pour l'Afrique ». Ces propos sont signés Morgan Tsvangirai qui a appelé les dirigeants de l'Afrique australe à profiter du sommet pour faire en sorte que la démocratie prévale au Zimbabwe.
Son appel sera-t-il entendu? Les analystes sont sceptiques. Les chefs d'Etat africains, on l'a vu au Kenya, répugnent à se mêler des affaires de leurs voisins. Au nom de la solidarité régionale, ils ont toujours évité de condamner publiquement Mugabe, à commencer par le président sud-africain Thabo Mbéki, qui a toujours ménagé et soutenu son homologue zimbabwéen.
Mais les dirigeants de l'Afrique australe sont aujourd'hui dos au mur. La situation au Zimbabwe s'aggrave de jour en jour. Pourront-ils se contenter d'une réaction timide? A la veille du sommet, les Etats-Unis les ont appelés à adopter une position ferme, en faveur de la démocratie au Zimbabwe.
« Il sera difficile pour les chefs d'Etats de la SADC de demander à Robert Mugabe de quitter le pouvoir lors du sommet car Mugabe n'en sera pas, et peut-être sait-il déjà qu'aucune décision d'envergure ne sera prise lors de cette rencontre. »
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