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Haïti

Emeutes de la faim : destitution du Premier ministre

Article publié le 12/04/2008 Dernière mise à jour le 12/04/2008 à 21:53 TU

Le Premier ministre haïtien, Jacques Edouard Alexis, à sa sortie du Parlement le 12 avril 2008.(Photo : Reuters)

Le Premier ministre haïtien, Jacques Edouard Alexis, à sa sortie du Parlement le 12 avril 2008.
(Photo : Reuters)

Le président René Préval a annoncé samedi 12 avril un plan d'urgence pour faire baisser de 15% le prix du riz, après les émeutes de la faim la semaine dernière qui ont fait cinq morts et 200 blessés et coûté sa place au Premier ministre Jacques Edouard Alexis. Réuni en session extraordinaire, le Sénat a voté sa destitution.

Avec notre correspondant à Port-au-Prince, Vario Serant

Seize sénateurs sur dix-sept présents ont voté samedi 12 avril pour le renvoi du gouvernement. Flairant la motion de censure, le Premier ministre s’est contenté d’un bref discours et n’a pas souhaité engager de débat avec les sénateurs. Ces derniers motivent la motion de censure par l’incapacité du gouvernement à conduire une politique pouvant satisfaire les besoins primaires de la population.

Peu avant la séance, le président René Préval avait jugé cette interpellation injuste, vu que le renchérissement des produits de première nécessité est, selon lui, un phénomène mondial.

Plan d’urgence pour faire baisser le prix du riz

La principale mesure annoncée par le président René Préval concerne une baisse prochaine du prix du riz sur le marché haïtien.

Cette réduction qui se fera à contre-courant du renchérissement observé sur le marché international, est le résultat d'un compromis entre le gouvernement et les principaux importateurs de riz. Ces derniers acceptent de réduire de 3 dollars américains, leur marge bénéficiaire sur chaque sac de riz de 50 kilogrammes.

Parallèlement à cette mesure applicable sur le stock de riz actuellement disponible dans le pays, le chef de l'Etat annonce des dispositions pour permettre avant peu aux paysans de se procurer des semences à bas prix, ce qui, selon René Préval, entraînera une augmentation de la production agricole nationale et rendra le pays moins vulnérable aux aléas du marché international.