par Béatrice Leveillé
Article publié le 15/04/2008 Dernière mise à jour le 16/04/2008 à 10:45 TU
Silvio Berlusconi veut lancer des réformes structurelles pour repousser la menace d’une récession. Pendant la campagne, il enchaînait plutôt les promesses électorales, s'engageant à réduire la dette publique, à diminuer les impôts et à libéraliser le secteur des services.
Il va devoir se retrousser les manches et même se boucher le nez car sur la table l’attendent deux dossiers délicats : la vente d'Alitalia et la crise des ordures à Naples. Des dizaines de milliers de tonnes d'ordures s'amoncellent encore dans la région napolitaine.
Coup de balai au Parlement
Le Peuple de la liberté, la nouvelle coalition de Silvio Berlusconi a 340 élus sur 630 à la Chambre des députés, avec ses alliés de la Ligue du Nord, de l’Alliance nationale et de l’Autonomie sud et alternative sociale. Le Parti démocrate de Walter Veltroni et le mouvement Italie des valeurs de l'ancien magistrat anti-corruption Antonio di Pietro : 239 députés. Au Sénat, la coalition de Berlusconi obtient 21 sièges de plus que celle de Veltroni. Le Parlement n’a jamais été aussi clairement coupé en deux. Il comptera six partis, contre vingt précédemment. Les petits partis du centre ont été balayés ainsi que la coalition arc-en-ciel, ancienne alliée écolo-communiste de Romano Prodi qui n’a remporté aucun siège au Parlement. Les Italiens ont voté utile. Ils se retrouvent, au lendemain de ces législatives, avec un paysage politique bien dégagé.
« Les quotidiens italiens sont unanimes, Sylvio Berlusconi ne pouvait espérer meilleur résultat. Les journaux rappellent également qu'il doit son score élevé à son allié la Ligue du Nord. »
Berlusconi a gagné une nouvelle fois grâce à la Ligue du Nord d’Umberto Bossi qui a renforcé sa position avec 8% des voix contre 4,6% aux législatives de 2006. Umberto Bossi va monnayer sa collaboration et Silvio Berlusconi lui a déjà promis deux postes de ministre. Ce parti nationaliste et protectionniste risque d’être bien encombrant pour mener des réformes. Au cours de l’un de ses derniers meetings de campagne, Umberto Bossi avait appelé ses militants « à prendre les fusils et à marcher contre la canaille romaine ». Premier gage à la Ligue du Nord, Silvio Berlusconi a promis, mardi, de fermer la frontière à l'immigration clandestine et de lancer une campagne contre l'insécurité et contre ce qu’il appelle « l'armée du mal ».
Le nouveau Parlement se réunira le 29 avril. Silvio Berlusconi devra attendre, début mai, pour prendre ses fonctions de président du conseil italien.
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15/04/2008 à 23:22 TU