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Mauritanie

Un an de pouvoir civil

par  RFI

Article publié le 19/04/2008 Dernière mise à jour le 19/04/2008 à 09:55 TU

Le président mauritanien Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi.(Photo : Reuters)

Le président mauritanien Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi.
(Photo : Reuters)

Cela fait un an, ce samedi, que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi préside aux destinées de la Mauritanie. Elu en mars 2007, cet homme de consensus, spécialiste des questions économiques, avait été investi le 19 avril 2007. Saluée par les partenaires au développement, l’élection d’un civil à la tête de l’Etat – le premier depuis 30 ans – avait suscité beaucoup d’espoirs dans la population mauritanienne. Si certains dossiers ont été traités en priorité, notamment en matière de droits de l’homme, l’impression qui domine aujourd’hui est celle d’un flou politique et d’une détérioration du climat sécuritaire.

L'extension des libertés démocratiques fait partie des bons points distribués par les Mauritaniens au nouveau régime. Liberté d'expression dans les médias comme au Parlement, liberté d'organisation aussi avec l'autorisation d'un parti d'obédience islamiste.

Le président Abdallahi a tenu sa promesse d'entamer le rapatriement volontaire des milliers de Mauritaniens expulsés vers le Sénégal et le Mali en 1989.

Enfin, la loi criminalisant l'esclavage a également été votée, même si selon les responsables associatifs la justice doit désormais la faire respecter.

Gouvernement d'union nationale

Malgré ces avancées, le mécontentement est palpable. Dépendant des importations alimentaires, le pays n'échappe pas à la hausse généralisée des prix. Le nombre de familles frappées par l'insécurité alimentaire a augmenté de 30% en 8 mois. Une insécurité qui s'est illustrée par de violentes émeutes à l'automne.

L'assassinat de quatre Français à Noël et l'annulation du rallye Lisbonne-Dakar ont profondément marqué les esprits. Selon un journaliste de la presse locale, l'apparition brutale du phénomène islamiste a accentué la fragilité du régime, en mettant en lumière l'amateurisme des forces de sécurité nationale.

Dans ce contexte, certains se mettent à rêver d'un retour à l'ancien régime de Maaouiya Ould Taya.

Pour d'autres, le président doit veiller à s'entourer au plus vite d'hommes nouveaux, très au fait de la chose politique. Certains partis d'opposition continuent de réclamer la formation d'un gouvernement d'union nationale.