Article publié le 20/04/2008 Dernière mise à jour le 20/04/2008 à 12:24 TU
Trois semaines après les élections générales au Zimbabwe, un nouveau comptage partiel des votes a débuté hier, ce qui pourrait renverser la majorité au profit du parti du président sortant, Robert Mugabe. Ce nouveau décompte, qui concerne 23 des 210 circonscriptions, a lieu alors que la tension ne cesse de croître, faisant craindre une explosion de violence. Le parti d'opposition de Morgan Tsvangirai a rejeté d'emblée les nouveaux résultats qui sortiront de ce recomptage et qui devraient être connus au début de la semaine.
Le recomptage partiel a démarré dès 6 heures du matin, hier, dans la plupart des 23 bureaux. Les observateurs de la sous-région, la SADC, ont été aperçus dans plusieurs d'entre eux, mais pas dans la circonscription de Zvimba, la région d'origine de Robert Mugabe, à 100 km au sud de Harare, circonscription perdue par la Zanu-PF de Mugabe.
L'opposition MDC refuse de cautionner ce recomptage. Le porte-parole du parti, Nelson Chamisa, a dit avec une ironie pleine d'amertume « les urnes sont tombées enceintes et les bulletins Zanu-PF se sont reproduits ces dernières semaines ».
L'opposition déstabilisée
Le MDC accuse le parti de Mugabe d'avoir procédé à un bourrage des urnes dans le but, et de retrouver une majorité au Parlement, et de contraindre Morgan Tsvangirai à un deuxième tour pour la présidentielle.
Le porte-parole de Tsvangirai a indiqué, hier, qu'aucuns agents électoraux du parti ne prenaient part au décompte, pourtant des journalistes occidentaux ont signalé la présence de plusieurs d'entre eux dans les bureaux.
La longue période d'attente a, semble-t-il, déstabilisé le MDC qui a des difficultés à définir une stratégie claire et à s'y tenir. En tout les cas l'opposition et les électeurs zimbabwéens devront prendre leur mal en patience car la radio d'Etat l'a annoncé : le recomptage pourrait encore durer deux jours.
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