Zimbabwe

La victoire de l’opposition se confirme aux législatives

Article publié le 26/04/2008 Dernière mise à jour le 27/04/2008 à 13:55 TU

La Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 28 ans, a subi une défaite historique, le 29 mars dernier. C'est désormais officiel : le parti d'opposition de Morgan Tsvangirai remporte les élections législatives, après un nouveau décompte des voix dans une vingtaine de circonscriptions. Un décompte ordonné par la commission électorale zimbabwéenne. La commission doit maintenant déterminer le vainqueur du scrutin présidentiel. Morgan Tsvangirai a revendiqué la victoire au soir du premier tour. Le résultat de ce scrutin devrait être rendu public le 28 avril.

Avec notre correspondant en Afrique du Sud

George Chiweshe, président da la Commission électorale, lors de la conférence de presse à Harare le 26 avril 2008.
(Photo: Reuters)

La défaite a été confirmée par le président de la Commission électorale, George Chiweshe, à Harare. Le recomptage n'est pas encore achevé, mais même si les cinq dernières circonscriptions basculent du côté de la Zanu-PF, ce sera toujours insuffisant pour que le parti prenne le dessus sur l'opposition MDC.

Pour la première fois donc, depuis l'indépendance du pays en 1980, le parti de Robert Mugabe va se retrouver en minorité au Parlement. Mugabe est donc en sérieuse difficulté. Même s'il remporte la présidentielle, il sera contraint à une présidence toute à fait honorifique. A moins, bien sûr, de déclarer l'état d'urgence ou de gouverner par décret.

« Faire pression sur les autorités zimbabwéennes »

Jendayi Frazer, secrétaire d'Etat adjointe américaine aux Affaires africaines : « La SADC et la communauté internationale doivent faire pression sur les autorités zimbabwéennes pour créer un environnement où un éventuel second tour puisse être juste et transparent. Aujourd'hui, je ne crois pas que cet environnement puisse être créé parce qu'ils ont systématiquement essayé de détruire l'appareil de campagne de l'opposition. C'est pour ça qu'ils ont envahi leurs bureaux, qu'ils ont confisqué leurs dossiers, leurs ordinateurs, qu'ils ont emprisonné leurs agents électoraux, pris leurs supporters en chasse, et brûlé leurs maisons pour les intimider. Comment peut-on espérer que le peuple zimbabwéen retourne voter selon ce que lui dit sa conscience dans ces conditions ? Je pense que les leaders de la SADC sont très clairs sur trois points. Un, il faut respecter la volonté du peuple zimbabwéen. Deux, les violences qui ont lieu aujourd'hui au Zimbabwe sont inacceptables. Trois, il est impératif que la commission électorale annonce les résultats de la présidentielle aussi vite que possible. » Propos recueillis par Sarah Tisseyre

Cette défaite est une surprise. On s'attendait à ce que la Commission, dont on dit qu'elle est aux ordres, annule, lors du recomptage, la victoire de l'opposition, mais ce n'est pas ce qui s'est produit.

Bien sûr, on attend maintenant les résultats de la présidentielle. Le candidat du MDC, Morgan Tsvangirai, a déjà fait savoir qu'il ne participerait sans doute pas à un deuxième tour.

Reste à savoir s'il sera possible de convaincre le président octogénaire d'accepter une porte de sortie élégante et de quitter le pouvoir. En tous les cas, on assiste peut-être en ce moment au début de la fin de l'ère Mugabe au Zimbabwe.

Réaction du MDC

Pour Nelson Chamisa, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique, la victoire officielle de son parti est tout sauf une surprise.