Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Bolivie

Santa Cruz : un référendum crucial pour l’unité du pays

Article publié le 04/05/2008 Dernière mise à jour le 04/05/2008 à 19:56 TU

Des affrontements auraient fait une vingtaine de blessés aujourd'hui dans un quartier populaire de Santa Cruz, alors que se déroule le referendum sur l'autonomie de cette région, poumon économique du pays. Santa Cruz est le fief de l’opposition de droite au gouvernement socialiste et indigéniste d’Evo Morales. Suivie par trois autres des neuf régions du pays, elle a rédigé un statut d’autonomie avec de nombreuses prérogatives politiques et économiques. Le referendum est considéré comme illégal et séparatiste par le gouvernement bolivien qui ne lui reconnait qu'une valeur de sondage à grande échelle.

 

La Bolivie et la province de Santa Cruz.(Carte : RFI)

La Bolivie et la province de Santa Cruz.
(Carte : RFI)

Avec notre envoyé spécial à Santa Cruz, Reza Nourmamode

Partisans du président Morales et partisans de l'autonomie se sont affrontés ce matin à Santa Cruz, trois personnes auraient été blessées à la tête avant l'ouverture des bureaux de vote. Cela s'est passé dans le plus important quartier populaire de la ville.

Affrontements à Santa Cruz entre partisans d'Evo Morales et autonomistes

« Nous sommes là symboliquement pour nous opposer au statut d'autonomie, à ce référendum anticonstitutionnel et illégal. »

écouter 1 min 4 sec

04/05/2008 par Reza Nourmamode

Pour le pouvoir en place, le référendum sur l’autonomie n’existe pas. « Il s’agit d’une simple enquête d’opinion », a ainsi affirmé le président bolivien, Evo Morales. Dans le même temps, le gouvernement n’a pas ménagé ses critiques sur le scrutin, jugé à la fois illégal et séparatiste et considéré comme « un instrument au service de l’oligarchie locale ».

Pour le préfet de la région de Santa Cruz, l’opposant conservateur Ruben Costas, l’heure est en revanche à « l’avènement d’un processus libre et démocratique de déconcentration du pouvoir ».

La veille du scrutin, et après bien des atermoiements, l'Organisation des Etats américains (OEA) avait apporté son soutien au gouvernement d’Evo Morales et appelé à la préservation de l’unité territoriale de la Bolivie, sans toutefois condamner clairement le référendum.

Si la victoire du « oui » a lieu, comme le prédisent les derniers sondages, les deux camps devront de toute façon retourner à la table des négociations sous peine de blocage institutionnel et de division de facto du pays.

Des organisations sociales avaient promis de perturber le scrutin

« Les urnes n’entreront pas à San Julian », c’est la promesse faite par les dirigeants de cette commune, bastion du parti MAS (Mouvement vers le socialisme), au pouvoir.

Plus généralement, les organisations sociales proches du gouvernement ont prévenu qu’elles empêcheraient la tenue du référendum dans les zones rurales de la région de Santa Cruz. A la veille du scrutin, le matériel nécessaire au vote était absent dans plusieurs communes.

Au-delà de ce blocage de matériel, les mouvements sociaux de la région avaient envisagé d’organiser des marches de protestation contre le référendum, au risque de provoquer des affrontements avec les partisans de l’autonomie. On voit que cela s'est effectivement produit aux premières heures du vote ce dimanche.

De son côté, la Cour électorale de Santa Cruz a annoncé que tout serait fait pour que l’ensemble des quelques 950 000 électeurs inscrits dans la région puissent participer au scrutin. Cependant, le gouvernement ayant jugé le référendum illégal, les forces de l’ordre ne sont pas autorisées à veiller au bon déroulement du vote. Ce sont donc environ un millier de policiers municipaux désarmés qui ont été mobilisés.