par François Cardona
Article publié le 13/05/2008 Dernière mise à jour le 13/05/2008 à 17:33 TU
Le nouveau président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a prononcé son discours de politique générale au Parlement, le 13 mai 2008.
(Photo : Reuters)
Fidèle au style de sa campagne électorale, Silvio Berlusconi, modeste, a tenu à rappeler qu’il n’avait « pas promis de faire de miracle » mais « qu’avec l’aide de Dieu et d’un peu de chance », il entendait réaliser de « petites et grandes choses ». Humble, voire consensuel, Il Cavaliere a surpris jusqu’à ses opposants du centre-gauche. Outre le panel de mesures qu’il promet de mettre en place, Silvio Berlusconi, 71 ans, a en effet proposé d’associer l’opposition à la prise de décision gouvernementale, par l’intermédiaire d’un « cabinet fantôme » – traductionde l’anglais « shadow cabinet », qui consiste à créer un gouvernement d’opposition, censé équilibrer les décisions de la majorité parlementaire.
Baisse des impôts
L’économie italienne en berne est à la traîne dans l’Union européenne, avec un taux de croissance pour 2008 estimé à 0,6%, selon le gouvernement italien – 0,5% seulement d’après les calculs de la Commission européenne. L’heure est donc à l’urgence pour le nouveau président du Conseil, qui a promis « des dépenses efficaces, une réduction des coûts de l'administration, une modération de la fiscalité nationale (…) sur l'industrie et les familles ». Pour satisfaire ses électeurs, Silvio Berlusconi s’est donc de nouveau engagé à supprimer l'impôt sur la résidence principale et à détaxer les heures supplémentaires... Autant de promesses de campagne qui risquent d'accroître encore davantage le déficit publique de l'Etat italien, dont le montant atteint des records. Mais Il Cavaliere a promis qu'il allait également s'attaquer à ce problème.
Naples, « Le scandale des déchets doit prendre fin »
La crise des déchets à Naples sera également au cœur de l’action de son gouvernement. Le premier conseil des ministres se tiendra d’ailleurs la semaine prochaine dans cette ville du sud de l’Italie, polluée depuis plus de quinze ans par des décharges sauvages. Une crise sanitaire sans précédent, largement due à l’infiltration de la mafia napolitaine dans l’économie de la région et le marché très juteux du recyclage. Au cours de son précédent mandat (2001-2006), le gouvernement de Silvio Berlusconi n’avait pris aucune mesure efficace en vue d’enrayer la crise. Ce mardi, il a pourtant affirmé que « le scandale des déchets [devait] prendre fin et [prendra] fin ».
L’Italie, « patron dans sa propre maison ».
L’avenir d’Alitalia, la compagnie aérienne au bord de la faillite, a également été présenté par le nouveau président du Conseil italien comme une de ses priorités. Evasif néanmoins, à l’image de ses explications lors de la campagne électorale, Silvio Berlusconi a répété que la compagnie ne serait « ni bradée ni nationalisée », sans donner davantage de précision quant à son plan de sauvetage.
Très attendu sur le thème de l'immigration, Silvio Berlusconi est pourtant resté vague sur les mesures concrètes que son gouvernement s'apprêterait à prendre. Il a néanmoins déclaré que l'Italie devait rester le « patron dans sa propre maison ». Son ministre de l'Intérieur, membre de la Ligue du Nord, parti xénophobe et populiste, serait en effet sur le point de créer un nouveau délit d'immigration, qui faciliterait les expulsions des immigrés clandestins, de Roumains notamment, que la droite italienne a souvent assimilés à des criminels pendant la campagne électorale.
Sur le même sujet