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Journée mondiale contre l’homophobie

En Egypte, les homosexuels condamnés à la discrétion

Article publié le 17/05/2008 Dernière mise à jour le 17/05/2008 à 23:48 TU

C'est ce samedi la 4e journée mondiale contre l'homophobie. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human rights watch, c'est en Ouganda et en Pologne que les homosexuels ont la vie la plus difficile. En Egypte également, ils doivent faire face à des brimades et des discriminations sociales ou même institutionnelles.

Le procès des homosexuels arrêtés en 2001 au Caire.(Photo : AFP)

Le procès des homosexuels arrêtés en 2001 au Caire.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

« L’homosexualité n’est pas la bienvenue en Egypte », explique le manuel destiné aux étudiants étrangers de l’Université américaine du Caire.

Un euphémisme quand on sait que la police égyptienne a arrêté en février un homosexuel séropositif et l’a menotté à son lit d’hôpital. Une affaire qui avait provoqué les protestations sans suite d’Amnesty international et de l’Union européenne.

Quelques mois plus tôt, un médecin égyptien avait expliqué sur une chaîne de télévision qu’il pouvait guérir l’homosexualité qui, selon lui, est une maladie psychiatrique.

Manifestation implicite

Des députés islamistes mais aussi de la majorité s’étaient, eux aussi, attaqués à l’homosexualité, et on cherché à faire interdire le film tiré du célèbre roman L’immeuble Yaacoubian. La raison invoquée était une scène ou un journaliste gay faisait la cour à un conscrit.

Autant de raisons qui poussent la communauté gay égyptienne à la plus grande discrétion même si, de temps en temps, leur existence se manifeste implicitement, comme ce timide retour à la mode des danseurs du ventre…

En Pologne, de timides avancées


Avec notre correspondante à Varsovie, Maya Szimanovska

Cette année, on peut noter une légère amélioration même si beaucoup de choses restent à faire. Roman Giertych, de l’extrême droite, connu pour son homophobie, n’est plus ministre de l’Education.

Cela dit, d’après Majan, professeur d’anglais dans un lycée de province qui lutte contre l’homophobie dans l’éducation nationale, les élèves ont la bénédiction de la direction pour organiser des actions contre l’antisémitisme ou pour le droit des femmes. En revanche, organiser une action contre l’homophobie demeure difficile.

Le mauvais exemple du président polonais lui-même, Lech Kaczynski, y est pour beaucoup. En mars dernier, celui-ci, dans un discours critique vis-à-vis du traité de Lisbonne, a mis en garde contre les mariages homosexuels sur fond d’images d’un mariage de deux homosexuels canadiens qui était censé glacer le sang des téléspectateurs.

Le président s’en est ensuite excusé en rejetant la faute sur son lieutenant qui aurait inventé tous les spots télévisés.

Aujourd’hui, en tout cas, les organisations, qui luttent pour les droits des gays et des lesbiennes comme lors de la campagne contre l’homophobie, organisent dans les grandes villes des happenings pour briser les stéréotypes concernant les homosexuels.