Article publié le 21/05/2008 Dernière mise à jour le 21/05/2008 à 09:29 TU
L'opposition libanaise a commencé à lever son campement de protestation à Beyrouth, installé depuis fin 2006. C'est la première conséquence concrète de l'accord de sortie de crise conclu, ce mercred, à Doha, au Qatar. Un accord qui prévoit l'élection d'un président de la République dans les 24 heures : ce sera le général Michel Sleimane, le chef de l'armée. L'accord interdit aussi tout recours aux armes et à la violence à des fins politiques.
Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
Les premiers termes de cet accord sont déjà appliqués sur le terrain puisque les barrages de l’oposition sont levés autour de l’aéroport mais aussi dans la ville de Beyrouth et ailleurs dans le pays.
L’armée libanaise est déployée sur tout le territoire. Ce qui est en débat à partir de ce mercredi soir, c’est la composition d’un nouveau gouvernement d’union nationale et la réforme de la loi électorale en vue des législatives de l’an prochain.
S’il y a accord sur ces points, le Parlement procédera immédiatement à l’election du général Michel Sleimane, le chef de l’armée, à la présidence de la République. Sur ce point, tout le monde est d’acord, mais l’opposition exigeait un accord sur les autres points avant l’élection ; la majorité a finalement accepté ce préalable.
En échange, et s’il y a accord, l’oposition lèvera le blocus du centre- ville de Beyrouth qui dure depuis le 1er décembre 2006.
La situation reste tendue
La situation demeure tout de même tendue sur le terrain. Ainsi, ce mardi, il y a eu encore un mort dans la Bekaa, à la suite d’une querelle politique entre partisans des deux bords.
Les traumatisme de ces derniers jours ne vont pas s’éffacer du jour au lendemain. Les Libanais ont vécu des affrontements qui ont remis en mémoire les heures sombres de la guerre civile. Tout le monde tente aujourd'hui de reprendre une vie normale...
C’est l’armée libanaise depuis cette nuit qui est en première ligne, avec un quadrillage massif de tout le territoire et de la ville de Beyrouth. Mais dans tous les esprits, il y a la crainte d’un échec de la négociation de Doha.
Entre soulagement, espoir et crainte de l'échec
Les journaux, reflètent bien l’état d’esprit des Libanais, à savoir l'hésitation entre soulagement, espoir et la crainte de l’échec. Pour L’Orient-Le Jour « les armes se sont tues, mais le bras de fer continue ».
Certains journaux comme An Nahar ou Ad-Dyar parlent de miracle... « Le miracle sera l’élection du président » dit encore Al-Balad, proche de l’opposition.
Mais tous reprennnent les réactions internationales. Washington, Ryad, Paris, Berlin mais aussi Damas et les leaders palestiniens, tous se félicitent du succés de la mission de médiation arabe.
Le quotiiden As-Safir cite le ministre des Affaires étrangères de Syrie : « Cette étape, dit-il, pourrait être une chance véritable de sauver le Liban des dangers qui le menacent ».
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