Article publié le 25/05/2008 Dernière mise à jour le 25/05/2008 à 22:24 TU
Une conférence internationale des pays donateurs s'est tenue dimanche à Rangoon sous l'égide des Nations unies. Objectif de la réunion : collecter les fonds nécessaires à la recontruction du sud de la Birmanie, pays dévasté il y a plus de trois semaines par le violent cyclone Nargis. La conférence s'est déroulée en présence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a reçu la promesse de la junte militaire que le pays va être ouvert aux agents humanitaires étrangers pour assister les 2,4 millions de sinistrés. Des dons ont été promis mais leur montant n'a pas été annoncé à l'issue de la réunion.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon (à droite) et le Premier ministre birman Thein Sein (au centre), le 25 mai 2008.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Bangkok, Marie Normand
La conférence internationale des donateurs rappelle que la junte n'est pas aussi flexible que l'a laissé entendre Ban Ki-moon. Pour le secrétaire général de l'ONU, les autorités locales ont pris un tournant.
Pourtant, les déclarations du Premier ministre birman laissent entrevoir de nouveaux obstacles à l'aide humanitaire. Celui-ci déclare que le régime est disposé à examiner le cas des étrangers qui souhaitent travailler dans le pays. Ce point avait pourtant déjà été débattu entre Ban Ki-moon et Than Shwe, le chef de la junte. A l'issue de la rencontre, le responsable onusien assurait que le général autorisait désormais l'entrée de tous les travailleurs humanitaires dans le pays.
Même si le Premier ministre birman est venu nuancer ces propos, Ban Ki-moon reste confiant, d'autant plus que Pékin, le principal allié du régime militaire, semble maintenant faire pression sur son voisin. Le ministre chinois des Affaires étrangères se dit en effet favorable à un plus grand rôle des Nations unies en Birmanie.
Cette conférence donne en tout cas le ton des relations entre la junte et les Occidentaux. Si les généraux semblent encore hésitants face au personnel humanitaire, la générosité de la communauté internationale, elle, est bien accueillie. Le régime annonce avoir besoin de près de 6,5 milliards d'euros pour la reconstruction.
« Certains pays occidentaux, Etats-Unis en tête ont choisi de conditionner leur don et demandent à la junte de traduire ses promesses en actes. »
Responsable de l'aide humanitaire de la Commission européenne à Rangoon
« L'autorité birmane, pour la première fois, a fait valoir son accord pour laisser entrer et travailler les organisations humanitaires dans le pays ».
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